Magazine Bien-être

UNe expérience de vision

Publié le 02 avril 2011 par Joseleroy

Voici un extrait d'un livre de Susan Blackmore :Zen and the Art of Consciousness.2011

Blackmore est psychologue et pratique la méditation bouddhiste. Elle s'interesse aux neurosciences et à la spiritualité. Elle a un blog dans le Garduian et écrit dans des revues universitaires.

 

Zen_and_the_Art_of_Consciousness_3525678_4

"Je me souviens quand cela m'est arrivé pour la première fois, il y a de nombreuses années, tandis que je marchais avec un groupe de bouddhistes près de chez moi. Un ami, surpris d'apprendre que je n'avais jamais entendu parler de Douglas Harding, a commencé à me parler du livre « Vivre sans tête », et à me présenter une introduction à cette thèse.

Nous nous tenions à la limite d'un champ, regardant vers une vallée boisée et les champs pleins de moutons, jusqu'aux collines au-delà.

« Pointe vers la colline » me dit-il «  et concentre toi sur ce que tu peux voir là-bas ». Je pointais et me concentrais.

« Maintenant rapproche-toi un peu et pointe vers tes pieds » dit-il «  et concentre-toi sur ce que tu vois là ». Je pointais et me concentrais

« Pointe vers ton ventre » dit-il « et concentre-toi sur ce que tu vois là ». Je pointais et me concentrais.

« Remonte vers ta poitrine » dit-il, « et concentre-toi sur ce que tu vois là. »Je pointais et me concentrais.

« Maintenant pointe directement entre tes yeux » dit-il. Je pointais et...

Non. Cri. Quoi ? Aaaaaah. Je trouvais le doigt pointant et....

Je n'avais pas de tête. Il y avait mon corps, très bien, avec ses pieds visibles, le ventre, la poitrine et puis quoi ? Bien sûr j'ai une tête. Je peux la toucher et la voir dans mon miroir, mais je n'avais jamais remarqué que je ne pouvais pas la voir moi-même, directement ; que toute ma vie je me suis promené sans une tête visible. Je riais heureuse. Au sommet de ce corps sans tete, il semblait y avoir le monde entier avec les amis, et l'herbe, et les arbres et les collines. J'avais perdu ma tête et gagné le monde. Je suppose que c'est toujours ainsi. Comme c'est étrange de ne l'avoir jamais remarqué avant.

Une fois que vous l'avez vu, « La vision sans tete » est cependant facile à perdre, et je suis effrayé de dire que je l'ai simplement perdue à nouveau. Je ne savais pas comment pratiquer, et je laissai la nouvelle vision m'échapper, bien que je m'en souvenais intellectuellement. Puis, des années plus tard, la même vision revînt mais d'une autre façon.

C'était un joli jour de printemps et Adam, mon compagnon, et moi étions allés dehors dans le jardin pour notre méditation du jardin. Nous étions assis regardant tranquillement la pelouse, face au vaste lit de fleurs des myosotis bleu-profond, avec des petites taches de jaune et de blanc. J'ai prêté une attention ouverte à tout ce que je pouvais voir et entendre, et dans l'espace au-dessus de mes épaules je ne vis aucune tête, seulement les myosotis. Je regardais le soi qui était en train de regarder les myosotis, et je devins les myosotis. C'était simple, évident.

Ce qui n'est pas évident est de garder cette vision dans la vie. J'ai peur d'avoir été un peu faible à ce niveau. Cependant, j'ai commencé à pratiquer cette vision pour chaque chose. Tout ce qui arrivait , se produisait là où ma tête aurait du se trouver. C'est ce que je fais maintenant. Ce qui est vu depuis ma fenêtre ; je le suis. Ce bureau et cet ordinateur ; je le suis. Cette table dressées pour le diner ; je le suis. Certaines choses sont faciles ; d'autres non. Rester assis tranquillement à la maison est facile ; aller dehors dans la ville n'est pas facile.

Le plus dur ce sont les autres personnes. Ce connard débile faisant un demi-tour en plein milieu de la rue juste devant mon vélo. Je suis en colère et je veux crier « Idiot qu'est-ce que tu fous ? Tu m'as presque renversé ! » Est-ce que la vue de cet homme peut être moi ? Oui. Bien sur. Si je m'arrête, si je me calme et si je cherche le moi qui le regarde je ne trouve que lui, et sa voiture, et la rue. Si je cherche le moi qui est en colère contre lui, je ne vois que la colère qui bouillonne.

C'est la même chose avec tout ce dont je fais l'expérience. Il n'y a pas un moi séparé comme il y a l'expérience. Il est difficile d'accepter que je suis tous ces gens marchant dans la rue ; que je suis, au moins dans ce moment, cette femme musulmane avec son voile stupide, cet enfant ennuyeux avec cette glace, cette foule d'écolières ricanantes. Mais d'une façon ou d'une autre, cette façon de regarder rend plus facile la bonté. »

myosotis

Je disparais

Et les myosotis

S'éveillent

jlr


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Joseleroy 216084 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog

Magazines