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Sucker Punch - Zack Snyder

Publié le 02 avril 2011 par Filipa

"Fermez les yeux. Libérez-vous l'esprit. Rien ne vous prépare à ce qui va suivre. Bienvenue dans l'imaginaire débordant d'une jeune fille dont les rêves sont la seule échappatoire à sa vie cauchemardesque… S'affranchissant des contraintes de temps et d'espace, elle est libre d'aller là où l'entraîne son imagination, jusqu'à brouiller la frontière entre réalité et fantasme…"
(Allociné)

Titre : Sucker Punch
Réalisé par : Zack Snyder
Avec : Emily Browning, Abbie Cornish, Jena Malone, Vanessa Hudgens, Jamie Chung...

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Résumé : Enfermée contre son gré, Babydoll a toujours envie de se battre pour reconquérir sa liberté. Combative, elle pousse quatre autres jeunes filles – la timorée Sweet Pea, Rocket la grande gueule, Blondie la futée, et la loyale Amber – à s'unir pour échapper à leurs redoutables ravisseurs, Blue et Madame Gorski – avant que le mystérieux High Roller ne vienne s'emparer de Babydoll.
Avec Babydoll à leur tête, les filles partent en guerre contre des créatures fantastiques, des samouraïs et des serpents, grâce à un arsenal virtuel et à l'aide d'un Sage. Mais ce n'est qu'à ce prix qu'elles pourront – peut-être – recouvrer la liberté…

Il y a une dizaine de jours j'ai posté la bande-annonce du film en disant que je voulais le voir pour son originalité et pour les filles qui "défonçaient tout sur leur passage". Et bien, sur ce point, je n'ai vraiment pas été déçue, c'était bien à ce quoi je m'attendais.

Dès les premières minutes, on sent que rien ne va être épargné aux héroines (ni aux spectateurs d'ailleurs) et que ceux qui s'attendent à voir un simple film mettant en scène des filles court vêtues et armées jusqu'aux dents, dans des paysages d'apocalypses peuvent passer leur chemin. Alors certes, les garçons qui y vont pour assouvir certains fantasmes en auront pour leur argent, mais les gens qui, comme moi, y sont allés pour tout sauf ça, n'auront pas de regrets non plus.

En revanche, ce à quoi je ne m'attendais pas c'est que le film soit aussi sombre. Je savais que l'histoire tournerait beaucoup autour de l'imagination de Baby Doll (ou serait-ce de Sweet Pea ?), mais je ne pensais vraiment pas que le postulat de départ serait aussi dérangeant.

La scène d'ouverture avec Sweet Dreams en fond sonore tend déjà à rendre l'atmosphère dérangeante, et le côté intemporel de l'histoire (même si on sait que ça se passe dans les années 50/60)  ne fait que l'amplifier. Et même lorsque Baby Doll, imagine un "cabaret" (sous-entendant ici une maison close) plutôt qu'un asile psychiatrique, ce sentiment ne nous quitte pas. On a beau laisser les ruines de l'asile pour les dorures du théâtre, l'enjeu reste le même : sortir à tout prix.

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Son premier moyen d'évasion : la danse. Chaque danse de Baby Doll l'entraine une nouvelle aventure, un nouveau monde totalement virtuel. Dans ce monde, Baby Doll devient une guerrière, dont les meilleurs alliés sont un sabre et toute autre arme meutrière. Lors de sa première danse, Baby Doll rencontre un Sage qui lui explique quels éléments elle a besoin pour pouvoir s'échapper. Lors de ses danses suivantes, Baby Doll "emmène" avec elle quatre autres belles éprises de liberté : Sweet Pea, Rocket, Blondie, et Amber. Ensemble, elles vont faire face à des soldats allemands aux allures de zombies, à des dragons, des robots et autres créatures fantastiques.

Et qui dit danse, dit musique. La musique de Sucker Punch fait partie intégrante de l'histoire, alternant morceaux rythmés et mélodies plus douces mais tout aussi troublantes (dont la plupart sont interprétées par Emily Browning elle-même,). Les chansons, aux paroles si évoquatrices, racontent chacune une partie de l'histoire et sont emblématiques de l'état d'esprit de Baby Doll.

Les actrices ont toutes suivies un entrainement spécial pour le film, et ça se voit - elles sont vraiment à l'aise dans les scènes d'actions et irréprochables dans leurs rôles. Emily Browning et Abbie Cornish (Sweet Pea) en tête. Ceux qui les ont vu respectivement dans Les Orphelins Baudelaires et Bright Star, auront du mal à les reconnaitre, mais ne pourront que confirmer leur talent (l'Australie recèle de vrais talents cachés)Jena Malone (Rocket) et Jamie Chung (Amber) ne sont absolument pas en reste, et Vanessa Hudgens (Blondie) a voulu casser son image d'enfant Disney, et pour le coup, elle s'en sort bien. Et même si on a parfois du mal à s'identifier à ces éprises de liberté, on ne peut s'empêcher de s'attacher à ces poupées (pas si) fragiles et de croire avec elles à leur liberté.

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Sucker Punch est une création originale, mais il aurait tout aussi bien pu être l'adaptation (réussie) d'un jeu vidéo. Les effets-spéciaux sont impeccables, et donnent vraiment l'impression de se trouver dans un jeu vidéo géant, avec les différents niveaux à passer, les tâches à accomplir et les objets à récupérer (je me suis même surprise quelques fois à vouloir mener moi-même la bataille !)(et d'autres à regretter que ça ne soit pas un jeu !). 

Cependant, Sucker Punch ne se borne pas à enchainer les scènes dignes de jeux vidéos. Pendant tout le film, on oscille entre rêve et réalité. A tel point qu'on ne sait plus que croire. Sont-elles dans un asile ou un "cabaret" ? Est-ce Baby Doll qui raconte l'histoire ou Sweet Pea ? (Ou bien Sage ? Mme Gorski? Blue ?) C'est un film sur le pouvoir de l'imagination, sur l'évasion, l'amitié, la cruauté humaine, les sacrifices, et sur comment votre destin dépend souvent d'une autre personne.

Même si j'ai trouvé que le scénario n'exploitait pas assez le côté "imagination libératrice", dans l'ensemble, il tient suffisamment la route pour nous offrir près de 2h de spectacle pour les yeux et les oreilles.

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Bref, vous l'aurez compris, j'ai adoré ! Ce n'est pas forcément le film que je conseillerais à tout le monde, mais que je conseillerais tout de même, car Sucker Punch est sans conteste, l'un des plus originaux et troublants films de ce début d'année ! 

(Et parce que parler de tout reviendrait à écrire un roman, je vous renvoie aux Secrets de tournages de Allociné qui sont vraiment intéressants et très révélateurs)


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