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De BELGRADE au CAIRE

Par Citoyenhmida

Un article paru dans le numéro 2420  du magazine « LE NOUVEL OBSERVATEUR » daté du 24 au 30 mars 2011 apporte un éclairage nouveau sur l’apparente spontanéité et l’étonnante rapidité du  mouvement des jeunes égyptiens qui ont pris à bras le corps la lutte anti-Moubarak et qui ont participé  à la chute du raïss dans les circonstances que l’on sait !.

Sous le titre un peu accrocheur « EGYPTE : LES FAISEURS DE REVOLUTION », Vincent JAUVERT entreprend la genèse du mouvement de la Place At-tahrir.

Et d’emblée, le journaliste nous ramène à une réalité qui a échappé à la plupart des analystes et des observateurs : « La révolution du Nil n’a pas été spontanée » !

Les jeunes égyptiens se seraient inspirés des méthodes d’activistes démocrates non violents, héritiers du mouvement serbe OTPOR qui a contribué à la chute du leader nationaliste Slovodan Mulosévic en 2000. Rappelons-nous le fameux « poing fermé sur fond noir »

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Ces méthodes, basées sur l’utilisation du téléphone portable et d’internet, consistent à utiliser les capacités de résistance individuelle non-violente des militants à une cause.

Théorisée par le politologue américain Gene SHARP, la « résistance non violente » a été diffusée par diverses O.N.G., comme CANVAS et soutenue par des organisations comme la fondation américaine FREEDOM HOUSE ou l’ACADEMY OF CHANGE du Qatar.

Le reste de l’  article explique comment, de « flashmobs » en attroupements, d’événements anodins en marches silencieuses, les jeunes égyptiens se sont mobilisés.

De BELGRADE au CAIRE

Grâce à FACE BOOK, ils ont pu se préparer depuis 2008, autour du « mouvement du 6 avril », se mobiliser à plusieurs reprises à l’occasion d’événements ponctuels, pour finalement  réunir des centaines de milliers de personnes sur la place At-Tahrir et faire plier le régime de Hosni Moubarak.

De BELGRADE au CAIRE

La lecture de l’article de Vincent JAUVERT est édifiante car elle permet de comprendre l’enchainement des événements en Egypte que rien ne laisser prévoir.

En fait, la révolution du 25 janvier n’avait rien de rapide  ni de spontané !

La « révolution du jasmin » qui a mis un terme au régime de Ben Ali semble répondre exactement à cette  « recette », par son organisation et son déroulement et aussi par l’environnement social qui l’a supporté.

D’autres peuples ont suivi l’enseignement de OPTOR et de Gene Sharp dans leur quête de la démocratie : l’Ukraine et la Biélorussie notamment.

Les  autres pays arabes qui vivent actuellement ce « printemps arabe » de manière plus ou moins dramatique ne semblent pas entrer dans le modèle « non violent».

L’implantation des nouvelles technologies de communication y est peut-être moins forte ou plus contrôlée par les autorités ? Les demandes et les attentes des populations y sont-elles différentes ? L’influence de l’étranger sur  tel ou tel pays est-elle plus ou moins forte selon les intérêts en jeu ?

L’avenir nous éclairera peut-être.


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