Critique
Textes en rafale d’une avant-gardiste de la chanson
Par ERIC LORET
Brigitte Fontaine, en 2007. (AFP)
BRIGITTE FONTAINE Mot pourmot et Antonio Les Belles Lettres/Archimbaud 440pp., 25€ et 80pp., 17€. LEÏLADERRADJI et BRIGITTE FONTAINE Le Bal des coquettes salesmême éditeur, 96 pp., 17€.
C’est vraiment le printemps. Brigitte Fontaine sort trois livres. Et, le 23 mai, un nouvel album porteur de bonnes nouvelles : «Mesdames Messieurs/et chers actionnaires/je tiens à vous dire» (une petite pause) «pute salope enculé/ couille connard mal monté/ branleur pisseuse/ garce suceuse». N’y lisons aucune menace contre quelque actionnaire et ses valets que ce soit : c’est simplement une chanson sur le syndrome de «Gilles de la Tourette», terrible tic qui pousse à proférer des obscénités. Pour tous ceux qui ne se sont pas remis d’avoir raté Artaud en 1947 au Vieux-Colombier, un espoir subsiste donc. C’est madame Fontaine. Elocution de pythie, illuminations, corps sans organe et, ce qu’Artaud n’avait pas, un humour dépressif qui signe la parfaite santé mentale : «Je t’aurais bien invité/ à prendre le thé dehors/ je t’aurais bien invité/ dommage que tu sois mort.»
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