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Lorsque vous avez éliminé l'impossible, ce qui reste, si improbable soit-il, est nécessairement la vérité.

Publié le 07 avril 2011 par Clarabel

IMG_3307Contrairement à Méto, je trouve que le nouveau roman d'Yves Grevet s'inscrit davantage dans la case jeunesse (ce qui n'est nullement péjoratif). Au départ, il est question d'un devoir de classe, ou plutôt d'une expérience littéraire (un peu comme ce roman, d'ailleurs), le sujet est simple : Postez-vous seul(e) à un endroit du centre-ville entre 9 heures et 10h30, et écrivez ce que vous voyez ou ce que cela vous inspire. La forme est libre. C'est d'ailleurs utile de le préciser, car les élèves de cette classe de 1ère vont s'adonner à cet exercice avec beaucoup de génie. Nous sommes très loin du formatage scolaire (ce qui a aussi pour autre effet pervers de rendre l'ensemble peu crédible, je le crains), mais on s'en moque puisque c'est un vrai régal ! Avec mention spéciale pour les commentaires de la prof qui sont drôlissimes.
A côté de ça, une enquête se met en place. Le même jour, à la même heure, le notaire de la ville est assassiné et la police n'a aucun indice. Erwan, le narrateur, et sa charmante complice Cassandre s'improvisent alors détectives car ils sont persuadés que les réponses se trouvent dans les copies de leurs camarades. Ainsi, portés par des divagations poétiques, des rapports scientifiques, des observations délirantes et des certitudes à faire frissonner de plaisir, nous suivons leurs hypothèses jusqu'à la résolution finale du problème. Bon, j'avoue, l'énigme est peu à peu devenue à mes yeux un outil secondaire.
J'ai en fait beaucoup aimé les détails farfelus et originaux du roman - on a même une image enthousiasmante des adolescents, que j'imagine peu répandue mais ce n'est pas bien grave, et puis ça divertit. Tout est positif et délicieusement rafraichissant dans ce livre. Il est riche d'éléments qui ne se prennent pas au sérieux, comme les copains d'Erwan qui ont créé le club des mangeurs de gâteaux (avec salve d'applaudissements, ôde à la gourmandise etc.). Génial, non ? En tout cas, ça fait saliver. Ainsi, pour de multiples raisons infimes, j'ai trouvé cette lecture extra, sans être exceptionnelle non plus. La plume d'Yves Grevet est toujours un pur bonheur. Et puis, il fallait oser rebondir après le succès de Méto et ne pas décevoir les fans. C'est donc totalement différent, et je trouve ça admirable.

Seuls dans la ville (entre 9h et 10h30) - Yves Grevet
Syros (2011) - 215 pages - 13,90€
illustrations : Jérôme Meyer-Bisch


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