"A l'inverse, ce que le professeur détestait le plus au monde, c'était la foule. C'est pour cette raison qu'il ne voulait pas sortir. Gares, tranins, grands magasins, salles de cinéma, quartiers souterrains, n'importe quel endroit, dès lors qu'il y avait foule, devenait pour lui difficile à supporter. Des gens de toutes sortes, rassemblés par hasard, se bousculant et fourmillant dans le plus grand désordre, et la recherche mathématique à la poursuite de la beauté constituaient deux univers totalement opposés.
Il était toujours à la recherche de calme. Mais pour lui calme ne signifiait pas nécessairement absence de bruit. Que Root coure bruyamment dans le couloir ou que le son de la radio soit au maximum par exempla n'avaient pas grande influence sur sa tranquillité. Il lui fallait un calme à l'intérieur du coeur, où les sons extérieurs n'arrivaient pas.
Lorsqu'il résolvait les problèmes des revues mathématiques, qu'il les recopiait au propre ou les relisait une dernière fois avant de les poster, le professeur murmurait très souvent, satisfait des réponses auxquelles il était parvenu :
- Ah, quel calme.
Quand il avait trouvé la bonne réponse, il ne se sentait pas poyeux ni libéré, mais calme. C'était un état issu de la certitude que les choses étaient à leur place, qu'il n'avait plus à se soucier d'ajouter un timbre ni de gommer, qu'elles allaient rester ainsi éternellement, comme elles l'avaient toujours été. Le professeur aimait cela.
Par conséquent, que ce soit calme était également son plus grand compliment. De bonne humeur, il me regardait souvent de la table en train de faire la cuisine, et quand je préparais des ravioles chinoises, il m'observait d'un air particulièrement étonné. J'étalais un disque de pâte fine sur ma paume, posais dessus la farce et refermais le petit chausson en formant quatre plis avant de le placer à côté des autres sur une assiette. Il ne quittait pas des yeux cette banale répétition, sans se lasser, jusqu'au dernier. Il était tellement sérieux, laissant même parfois échapper un soupir d'admiration, que cela ma chatouillait bizarrement, si bien que je devais me forcer pour ne pas rire.
- Voila, c'est fait, disais-je en soulevant l'assiette pleine de ravioles bien rangées, et c'est alors que, les bras croisés sur la table, le professeur disait en hochant la tête d'un air pénétré :
- Aah, comme c'est calme."
Extrait de "La formule préférée du professeur" de Yoko OGAWA
Le gyoza est à l'origine un aliment chinois (jiaozi) en forme de chausson - un ravioli - constitué d'une pâte de farine enveloppant une farce qui peut être composée de différents aliments comme de la viande hachée parfumée aux herbes par exemple, mais peut être aussi uniquement végétale. Ensuite, il peut être bouilli, et mangé accompagné d'une sauce, mélange de vinaigre et de sauce soja, il peut aussi être frit ou parfois cuit à la vapeur. Recette ICI, chez Cléa Cuisine.
Solidarité JAPON : pour aider les victimes c'est ICI (Croix Rouge Japonaise). Ils comptent plus que jamais sur notre générosité pour venir en aide aux plus démunis.
Belle initiative de FRANCE INTER aujourd'hui avec une journée spéciale consacrée au Japon. Entendu ce matin, une interview émouvante de Jiro Taniguchi ...
Photos de gyoza prises à Nagazaki, juillet 2008