63,3 milliards de dollars ont été dépensés en Amérique du sud, pour l’année 2010, soit une hausse de 5,8 % par rapport à l’année précédente. Si la hausse est significative, il faut cependant relativiser les chiffres. Le budget militaire de toute l’Amérique du sud est équivalent à celui de la France, de la Grande-Bretagne et de la Russie. Il ne représente aussi que 9% du budget militaire des Etats-Unis (698 milliards de dollars).
Le boom économique de l’Amérique du sud n’est pas suffisant pour expliquer la hausse des dépenses militaires, la géopolitique jouant un rôle certain. Le Brésil a accru ses dépenses par 9,3%, ce qui s’explique par sa volonté de devenir une vraie puissance en dehors de l’Amérique latine, grâce à la modernisation de son secteur de la défense. Avec de récents contrats qui incluent notamment de nouveaux hélicoptères de combat, des sous-marins et un nouvel avion de combat, le Brésil recherche une reconnaissance au niveau international.
Mais des phénomènes de protection contre des menaces internes conduisent également à cette course contre l’armement. C’est le cas notamment de la Colombie qui a augmenté ses dépenses militaires par 72% depuis 2001 ! L’année 2010 a vu une augmentation de 7,2% pour un pays confronté à des conflits armées avec les guérilleros et des groupes terroristes depuis les années 60.
C’est aussi le cas du Pérou qui a augmenté de 16% ses dépenses militaires en 2010, alors que le gouvernement péruvien se déclare très inquiet de la résurgence des terroristes du « sentier lumineux ». Dans d’autres pays, ce sont cependant d’autres facteurs qui rentrent en jeu pour accroître le budget de la défense. Par exemple, en Argentine, si le budget a vu une augmentation de 6,6% en 2010, c’est principalement à cause des augmentations de salaire.
A contrario, on peut s’étonner que le Venezuela ait vu son budget défense diminuer de 27,3% en 2010 alors qu’Hugo Chavez se déclare constamment inquiet pour sa sécurité et qu’il craint une « invasion américaine » pour le destituer. Cependant, la course à l’armement continue mais elle se fait sous la forme de prêts généreux proposés par la Russie, le principal fournisseur d’armes au Venezuela.
