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Le Cirque des Mirages au Centre Culturel De Woluwe St Pierre, le 8 avril 2011

Publié le 08 avril 2011 par Concerts-Review


Ce soir l'excellente salle du Centre Culturel de Woluwe St Pierre accueille la troisième date de la mini tournée belge du Cirque des Mirages.
Après Huy et Ath, demain ils seront à Arlon.
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La salle n'est remplie qu'aux 2/3 et une fois de plus on peut déplorer, ô injustice, que talent ne rime pas systématiquement avec notoriété. Et du talent Parker et Yanowski en ont à revendre.
C'est réellement par hasard, qu'il y a quelques années, je les ai découvert via internet, et ce fut le début d'une véritable histoire d'amour entre l'auditeur curieux que je suis et la richesse de leur oeuvre.
"Le cabaret expressionniste du Cirque des Mirages n'est pas un quelconque clin d'oeil nostalgique aux spectacles d'autrefois, mais plutôt une réponse violente, absolument moderne, tissée à coup de beauté , de poésie et de fantastique à la puissance écrasante d'une société."Voici comment se définit le duo.
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Sans cesse créatifs, Fred Parker( Frédéric Aliotti à la ville) et son comparse Yanowski ( Yann Girard) tissent les mailles d'un répertoire poétique et inquiétant qui touche l'auditeur en plein coeur.Impossible de ne pas être happé par cet univers tragico-burlesque qui fait appel à tous vos sens.
Pensez donc... Il est 20h30 et la pénombre se fait dans la salle.
Parker s'installe au piano et lentement Yanowski s'avance vers le micro..
"Mais...ils sont tous là !!" hurle t'il.
"Regarde, Freddy
Y sont tous venus ce soir
Ils ont tous accompli les pires forfaits
Pour pouvoir se payer leur ticket
Comme l'autre gueux là-bas
Il a vendu ses yeux
Pour faire la manche ça rapporte mieux
Couillon maint'nant t'y vois plus rien
Y t'reste le son c'est déjà bien
Tu pourras toujours répliquer
Qu'au moins toi t'as eu ton ticket
Quant à vous public illusoire
Que la débauche et le foutoir
Ont ramené dans ces bastions
Épargnez-moi vos réflexions
Plutôt mourir que de connaître
La liste infâme et malhonnête
Des forfaits et des fourberies
Qui vous ont menés jusqu'ici
Car moi j'ai ma moralité
J'ai pas eu besoin d'mon ticket
Pour pouvoir entrer dans cette cage
Où sévit le Cirque aux Mirages".
(Le Ticket)

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D'emblée le duo crée le silence dans l'auditoire.
Performer né, Yanowski déploie son immense carcasse avec la précision d'une horloge suisse. Chaque expression, chaque geste témoigne d'une sensibilité à fleur de peau et touche là où il faut.
On pense au grand Jacques, à Léo à l'univers de Tim Burton, on est transporté dans un monde magique, parfois cruel, souvent cynique, sorte de miroir nous révélant nos rêves, nos angoisses et nos espoirs.
On n'en sort pas indemne.
Véritable mime chantant, jouant avec nos humeurs comme un chat avec une souris, le grand Yann se pose en Monsieur Loyal, terriblement humain aux frontières de la transe, qui nous cracherait nos reflets déformés en plein visage. Lyrique, théâtral, habile à explorer les tréfonds de l'âme humaine, ce magicien du verbe autopsie nos vies sous le regard complice et les notes virevoltantes de son alter ego pianiste Didier Parker.
Tant Yanowski est immense (il ne doit pas être loin de mesurer 2 mètres)...tant Parker est petit par la taille mais grand par le talent. Ses mélodies belles et inquiétantes servent de décor et de faire valoir aux textes de son partenaire.
Oui ses deux là ont du génie.
Quelques draps sombres en toile de fond, un éclairage subtil composé de quelques rares lumières blanches et rouges suffit à nous faire rêver.
Nous sommes conviés dans le cabinet du Docteur Goldberg, à rencontrer un huissier de justice impitoyable, dans le boudoir d'un bordel où vit une pute chimérique ou à une partie de cartes avec le Diable. On rit franchement, on angoisse, on a peur, on soupire de bonheur, on écarquille les yeux... on vit !
On s'évade lors d'une jam session d'anthologie (Fred Parker chez les Corses), on se soigne chez l'inquiétant Docteur Jean Lebrun et vous savez quoi ?
Il paraît que les barbares sont dans Paris !!!
Apres nonantes minutes lorque le spectacle se termine il nous faut quelques minutes pour émerger de ce cirque et n'en garder que les mirages...
Après un rappel et une standing ovation bien méritée, Parker et Yanowski prennent congé dans la pénombre, avec simplicité, comme ils sont venus.
"C'est l'amour qui vous rentre au coeur Mais c'est la mort qui, chante encore Et qui chante à crever bien que tout soit passé Comme un long rêve qui vous mord Et lorsque l'amour se taille
Comme d'un feu de paille
C'est le coeur qui défaille
Si bien qu'on ne sait plus
Si c'est l'amour qui meurt
Ou bien la mort qui tue"
(L'amour à mort)

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Que votre nuit soit douce ! clame Yanowski.
Quelques minutes plus tard il me révèlera qu'un troisième album est en chantier et sortira fin 2011. Voilà une excellente nouvelle !
Si cette chronique vous a plu et suscite en vous l' envie de découvrir plus en détail Le Cirque des Mirages, j'aurai modestement posé ma petite pierre à l'édifice de la notoriété d'un duo d'artistes uniques à côté duquel vous ne pouvez pas passer.
Allez parcourir leur site, laisser la magie opérer en vous, et si comme moi vous devenez accro vous pourrez toujours précomander leur nouveau cd ou en devenir le co-producteur.
Tous les renseignements ici : http://www.cirquedesmirages.com
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Chapeau bas, Messieurs et revenez vite nous enchanter en Belgique, on n'attend que ça !

Setlist:Le ticket

Le fonctionnaire

Comme si tu étais là Professeur Goldberg Le désinvolte J'ai vu Dieu... La femme fantôme Ceux qui savent s'aimer La partie de cartes avec le diable Fred Parker contre les Corses Le cabinet du Docteur Lebrun Les barbares sont dans Paris L'aveugle L'amour à mort

(auteurs : Aliotti et Girard)


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