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Outrage

Publié le 12 avril 2011 par Mg

Dernier opus en date du maître Kitano, Outrage fait dans le film de Yakusas sans tracas. Douce ironie sur le genre où il excelle, retour en grâce inespéré ou dernière pierre de l’édifice, peu importe ; cet Outrage sera plutôt un plébiscite pour nous, savamment mis en scène et interprété.

Film à plusieurs niveaux, Outrage se veut simple et efficace. Parlant d’honneur et de rivalités, nous voici au cœur du monde des yakusas, ces samourais de la pègre japonaise. D’une simple erreur, déroulée en multiples excuses et règlements de compte, Outrage est encore loin de la parodie mais distille un sarcasme sans précédent pour ce genre de film. Ou comment réutiliser le code d’honneur de la pègre pour mieux en exploiter les faiblesses. Untel se venge sur untel, qui se venge contre untel… Jusqu’à prendre des proportions dantesques. Au milieu de tout ça, alors que les corps (ou les morceaux de) tombent un par un, Kitano traîne tranquillement, maître d’œuvre mais aussi exécuteur à ses heures pour ses patrons.

Assez sobre sur la forme, Outrage se concentre sur l’homme aux films du genre, parlant des gangs et des hommes. Pas de fioritures, les scènes d’exécution se succèdent sans arrêt véritable. Découpé dès lors comme un jeu de domino, mis côte à côte pour mieux précipiter l’hécatombe, Outrage est un film d’une intelligence rare et doté d’un montage assez particulier. Qu’on aime ou pas, cela permet l’escalade vers un final aussi absurde que le reste. Absurde mais pas idiot, le film repose sur ce léger équilibre, entre l’austérité du genre, parfaitement retranscrite (voir la scène d’ouverture), et une folie sous-jacente extrêmement jouissive, de voir ces hommes de main et ces chefs de gang se dézinguer tour à tour dans un tourbillon de violence pour une fois vu face caméra. On n’épargne donc personne, même pas le spectateur.

Pour son retour au film de flingues, Kitano a décidé de faire dans le conceptuel, avec un film dédié aux exécutions, sans coups férir ni ambiguïtés. Reste à découvrir comment les cartes sont abbatues, et qui restera au final. Et c’est là une belle surprise, sans être une remise en cause du système. Un vrai défouloir, en somme, et Kitano a eu l’air de s’amuser autant que nous.

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- la fiche film http://www.cinetrafic.fr/film/25938/outrage

- la liste http://www.cinetrafic.fr/liste-film/3356/1/autour-des-yakusas

Le distributeur est Metropolitan.


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