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Ikigami, préavis d’addiction

Publié le 12 avril 2011 par Sukie

Ikigami, préavis d’addiction

C’est une pub ciné qui m’a finalement décidée (comme quoi je n’ai pas tout perdu en allant voir Sucker Punch). Le premier tome est sorti en 2009 en France, bien que la série ait débuté en 2005 au Japon. Pas si mal, seulement quatre ans de retard. Quelque part, je ne regrette pas de m’y être mise sur le tard. On est en 2011 et 8 tomes seulement de publiés. J’ai peur de les lire trop vite, d’être frustrée par l’attente, de devoir patienter encore des mois et des années pour connaître la suite. J’ai commencé par acheter deux tomes, puis les trois suivants. Il ne m’en reste plus que 3 avant de n’avoir plus rien à me mettre sous la dent. Alors je vais attendre un peu. C’est addictif. Premier coup de coeur depuis Happy l’an passé et Les Gouttes de Dieu l’année d’avant encore.

Imaginez une loi visant à sauvegarder la prospérité nationale. Une loi qui tue un jeune adulte – de 18 à 24 ans – sur mille, comme ça, par hasard. Personne ne peut s’y soustraire. A l’entrée de l’école primaire, on vous injecte un vaccin. Dans l’un d’eux, une capsule décidera de votre sort. C’est comme au loto. Une part de hasard, une autre de chance, ou de malchance. Ca peut vous arriver, comme ça, sbim. Vous n’êtes prévenu que 24 heures avant l’heure du décès, averti par un fonctionnaire de l’état qui vous remettra l’Ikigami, votre préavis de mort.

C’est à face aux destins de ces personnes condamnées au pif , que l’on est confronté. Des citoyens ordinaires, que l’on envoie vers la mort pour donner l’exemple, montrer la valeur de la vie. Pendant ces dernières 24 heures, on regarde ces personnages se débattre comme des animaux pris dans un filet et conduit vers une exécution inexorable. Pas moyen d’y échapper, à l’heure dite, la capsule explose et la mort les happe, brutale et franche. Face à ce sacrifice patriotique et absurde,  c’est un déchaînement de regrets, de désespoir, de colère, de haine, et parfois d’espoir qui dévaste les victimes.

Il n’y a pas d’issue ni de dissidence tolérée. Les agents de l’état sont partout, prêts à vous tomber dessus pour vous isoler, au pire, vous injecter la capsule mortelle, en cas de résistance.

J’aime l’atmosphère qui se dégage de ce manga. J’ai beaucoup pleuré à la fin du volume 2. C’était très beau, très déchirant, tel un orage qui survient de nulle part. J’admire le désespoir sous toutes ses formes en me demandant si un jour on ne vivra pas de loi aussi dérangeante que cette dernière. Et ce qu’on ferait s’il ne restait plus que 24h.

Plus la série évolue, plus on sent qu’un mur se forme. Mais la construction est lente D’ici qu’on sache ce qui va advenir de notre ami Fujimoto, on sera peut être déjà en 2014 et le monde aura sombré dans le chaos.

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