Shit happens on Wednesday proclame le Beursschouwburg, comme si
les autres jours de la semaine, Bruxelles flottait dans un nirvana synonyme de moksha, délivrance suprême de la chaîne des réincarnations.
Or donc, en ce jour de Mercure affichant 11°C, le Beurs programme Villa Vif ( à 10 PM), et le kafee sera bien bourré à l'heure où
le quintette sortira de coulisses pour investir la scène.
Pour attirer la clientèle mâle, mais également les copines de Sappho, le flyer suggestif annonce Geneviève Lagravière ‚ aka
Villa Vif, photo arty à l'appui.
Geneviève Lagravière a étudié la danse contemporaine à la Kleine Academie Brussel et a travaillé avec quelques pointures: Jan Fabre, la compagnie Hush
Hush Hush, Bud Blumenthal e.a...
La scène, elle maîtrise!
La musique aussi, en formant Villa Vif un vieux rêve se réalise.
Line-up: Lagravière au chant/ some lyrics - Willy Heroes, aux compos et à la guitare ( un mec ayant un passé in de Belgische rock & pop geschiedenis:
Anik Nak ( avec la comédienne Anik Vandercruyssen, un album 'Voilà' - et dans les années 80, The Charms, un LP 'Meanwhile at Cirio's, + des titres pour Arno ou Verminnen) -
Alexandre Le Petit ( il est pas Grec) aux drums - Jozef Schavemaker aux claviers et Pablo Munafò à la basse.
Une intro rock/rhythm and blues sentant bon les années Atlantic s'ouvrant au rock.
Au centre de la scène, Miss Lagravière en sexy gogo girl , un mix Michelle Pfeiffer in Dangerous Liaison et Emmanuelle Béart faisant la moue , il n'en faut pas plus pour que le bar soit délaissé et que la foule vienne se masser frontstage.
Quelle fille!
Un piano sensible prend le relais, on attaque 'Why isn't good enough'.
Mamma Mia, quel timbre: rauque, cassé, une voix de cabaret te rappelant Nico ou Marlène Dietrich.
Brillant!
Retour au rock aux senteurs Rolling Stones:'First Time' ... do you wanna play ... questionne-t-elle, ai compté 49 gars et 6 nanas ayant levé la main pour cette proposition de one night stand.
J'ai hésité à tendre la mienne.
Le catchy 'Residence' à la Patti Smith.
Encore plus gluant: ' On your way down' , des riffs noirs, un phrasé BJ Scott. Un bain aux huiles classic rock stimulant ton métabolisme, manquait qu'une petite séance de massothérapie hawaïenne
ou thaïlandaise.
Brussels, this is Pablo, our new bass player, il était puceau, il ne l'est plus.
Tu vois le tableau? (surréaliste).
Une ballade torturée , entamée en duo piano/voix: 'If you were me'.
Du Marianne Faithfull en broken Belgisch.
Fort!
Retour au groove juteux, le Southern- flavored 'Ferrari' te rappelant les Doobie Brothers , époque 'What were once vices are now habits'.
Joyeux funky time 'Joy', jeu vicieux du héraut et la diva de susurrer... c'est toi le maître du jeu, moi je suis en feu....
Que font les pompiers, bordel?
A song about broken hearts: 'If it's true' , un blues sombre chanté à la Janis.
L'étoile guidant les marins: 'Polaris' , un downtempo stellaire qu'elle décore d'un sifflement à rendre jaloux Roger Whittaker.
Nouveau rock:'Angel' ...I'm not an angel ... You've got sins & I've got mine... tant mieux: les anges, les saintes, les auréolées, les âmes charitables... ça craint!
Alexandre le petit drummer boy amorce un solo pas débile, il cogne sec, le bougre.
Chaud, chaud: la danseuse se débarrasse de sa petite robe en dentelle made in Béguinage Coco Charnel pour se retrouver en top, collants et petit slip noirs.
Un voisin bave sur ses pompes!
'Zeinaboo' un dernier blues poisseux sur nappé de claviers sentant le sexe moite.
Un set de 50' vachement émoustillant!
Double bis:
Une seconde version de 'Residence' ...squeeze me like lovers do...Reste ici, Jean-Hubert, c'est pas une invitation personnelle, fieu!
Suivi du tendre 'Jeffie', écrit pour son fils, qui mettra fin à ce concert expressif.
Villa Vif s'attèle à la confection prochaine d'un site et doit se produire au Daringman ( rue de Flandre) début juin, on y fera un tour!