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Correspondances d'autrefois - Lettre 1 Eugénia

Par Liliba

15 avril 2011

 amoureux_des__changes

Le grand jeu d'écriture proposé par Alice du blog Jane is my wonderland et Eiluned du blog Le Dévore Tant... a commencé...

Vous pouvez retrouver tous les détails, les descriptions des personnages de tous les participants, leur portrait et les lettres sur le blog dédié : Correspondances d'autrefois créé par les organisatrices.

Ma partenaire en écriture est Syl et j'ai reçu il y a quelques jours la première missive de son personnage...

Car oui, je ne sais plus si je vous l'avais dit, chaque participant devait se trouver un personnage, lui créer une personnalité, un passé, une vie complète en somme et la première personne à lancer l'échange épistolaire devait, elle, définir des raisons logiques et crédibles de commencer à s'écrire, petite contrainte dont Syl s'est tirée avec brio.

Ainsi, Syl est Catherine-Eugénie de Gabeni, surnommée Génia, et je suis Aliénor Boissieu de la Valette... Vous pouvez lire dans l'onglet qui nous est réservé le détail du caractère de chacune et pourrez au fil de l'année, suivre nos aventures...

 

Catherine_Eug_nie_de_Gabeni_Liliba
Eugénia

Ali_nor_Boissieu_de_la_Valette_Liliba
Aliénor 

 

J'ai donc reçu une magnifique lettre, sur un beau papier ancien épais, écrite d'une très belle et très lisible écriture penchée, élégante, un vrai bonheur de recevoir un tel courrier et de se plonger dans une histoire encore en devenir !

Mise_en_Sc_ne_G_nia_lettre_1

 Chère Mademoiselle Boissieu,

Je me permets de vous écrire car nous avons en commun une connaissance, le bon abbé Verneuil qui a été, durant près de trente-cinq ans, le chanoine du petit village de La Vallette, berceau de votre lignée. Sa retraite, au fond de nos campagnes, est paisible. Il se plaît à nous dire que l'air du Berry farde ses joues comme celles d'un joyeux luron et lui restitue la vigueur de sa jeunesse. Je vous écris sur ses chaleureux conseils et à la demande de ma patronne Madame la comtesse de Mervent. L'abbé Verneuil est devenu un charmant confident, pour elle et ils se plaisent à parler de botanique à chacune de leur rencontre, d'une manière très passionnée et parfois virulente. Il n'est pas nécessaire que je vous retrace le caractère de l'abbé qui vous a baptisée, vu grandir et confessée. Vous savez que le Seigneur a fait de lui un homme croyant, charitable, généreux et digne mais aussi un homme à l'humeur taquine, exaltée et parfois coléreuse dans ses débordements. Tant de tempéraments séduisent Madame la comtesse qui prend plaisir à la répartie. Mais revenons au sujet de cette missive. Il paraît que votre famille a une très belle bibliothèque et que sa renommée émerveille les salons littéraires et scientifiques de la capitale. Il est aussi venu à nos oreilles que vôtre père souhaiterait effectuer des travaux d'agrément dans cette pièce et qu'il serait prêt à se séparer de quelques ouvrages de peu d'importance. Par la présente, Madame la comtesse désirerait savoir s'il serait disponible à lui céder l'encyclopédie en dix volumes de la faune et la flore des pays méditerranéens de Paul-Mathieu Bergerac de Cluny. Nous avons essayé de joindre Monsieur vôtre père, mais à ce jour, nos plis sont restés sans réponse. Chère Mademoiselle, je serais navrée de vous fâcher par cette énième demande, mais ces ouvrages sont devenus l'obsession de Madame la comtesse qui serait prête à donner à votre famille le dédommagement que vous estimerez. Il suffit d'en informer le secrétaire de Monsieur vôtre père qui fera les démarches auprès de nos avoués Maîtres Flaubert-Cohen et Associés à Paris et qui ont tout pouvoir pour cette transaction. Je vous prie de recevoir les salutations amicales de l'abbé Verneuil et celles de Madame la comtesse de Mervent.
Si vous désirez et si vous avez la moindre préoccupation, vous pouvez m'écrire et je répondrai sur l'instant à votre requête. Je voudrais vous entretenir aussi d'un sujet bien plus personnel et qui, je ne voudrais surtout pas qu'il vous navre, concerne votre situation actuelle. Sachez encore, Chère Mademoiselle, que l'écho des rumeurs qui se distille jusque dans l'Indre n'est que fond de vase. L'abbé Verneuil ne parle pas que de fleurs, il aime à nous rapporter la joie qu'il avait à vous écouter chanter et jouer du piano et la fierté de vous voir vous épanouir. Il a dans le regard l'enchantement des souvenirs. Vous étiez pour lui un séraphin. Alors, lorsque des avanies parviennent à son écoute, il se désole, s'irrite et ne pense qu'à vous. Et avant de vous quitter, je voudrais vous avouer, et vous comprendrez d'où vient ma compassion, que ce que vous subissez, je l'ai vécu avant vous.

Dans l'attente de vous lire, je vous adresse, Chère Mademoiselle, mes salutations les plus respectueuses.


Catherine-Eugénie de Gabeni

Dame de compagnie de Madame la comtesse de Mervent

Domaine de Bois-Doré


 

Lettre_1_montage

 Le début d'une belle aventure, n'est-ce pas ?

Correspondance_d_autrefois

Posté par liliba à 08:00 - Mes Correspondances d'autrefois - Commentaires [8] - Rétroliens [0] - Permalien [#]
Tags : amitié, challenge, correspondance, jeu, écriture
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