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Désert de Retz : comment j'ai trouvé portes closes

Publié le 19 avril 2011 par Alexia Guggémos @alexia_guggemos

desert-retz.jpgVisiter l’une des plus étonnantes folies du XVIIIe siècle, le jardin philosophique conçu par François de Monville (1734-1797), un riche hédoniste, voilà qui m’est apparu comme une superbe idée de promenade en ce dimanche ensoleillé d’avril ! Le supplément Télérama Sortir vient en effet de consacrer un article au Désert de Retz (« désert » désignant un lieu à l’écart du monde), véritable ode à la nature et à l’extravagance, ouvert au public depuis septembre 2009. Très célèbre au XVIIIe siècle, aujourd’hui géré par la ville de Chambourcy (Yvelines), ce parc à fabriques a longtemps été laissé à l'abandon. Sur les 21 constructions ornementales, 7 subsistent encore et, à en croire Télérama qui m’a mis l’eau à la bouche, tous se visitent avec plaisir. Je m’imaginais déjà découvrant avec enthousiasme la glacière-pyramide, le Temple du dieu Pan, la tente Tartare ou la curieuse demeure de M. de Monville en forme de colonne tronquée, sorte de tour de Babel.

Allez hop ! En route pour la découverte, toujours avec mon fils de quatre ans, déguisé cette fois en page médiéval. Avant de partir, je me renseigne tout de même sur les horaires de visite sur Internet, les informations données par Télérama me semblant quelque peu sommaires. Chou blanc sur Chambourcy.fr… Je téléphone alors au numéro indiqué par le site. Il sonne dans le vide… Qu’à cela ne tienne ! Direction la forêt Domaniale de Marly-le-Roy et les greens du golf de Joyenval tout proche. Quelques (rares) panneaux routiers indiquent bien le « Désert de Retz », mais, sans GPS, je chercherais encore mon chemin ! (« Dis, maman, pourquoi on passe encore devant cette maison ?...) Peu à peu, la route se transforme en chemin de terre et, à bout de cahots et d’ornières (« Dis maman, pourquoi ça fait mal aux fesses ? ») et après un détour sur les greens où je fais demi-tour avant de rouler sur le fairway, j’arrive devant… une grille fermée ! Un panneau rouillé pendouille de travers : « Chantier. Port du casque obligatoire. » Furieuse, je recompose le n° de téléphone. On décroche enfin : « Ah non, je ne peux rien vous dire. Voyez avec la mairie ! », me répond une voix mal aimable (« Dis maman, qu’est-ce qu’il a dit le monsieur ? »).

desert-de-retz.jpg
Renseignements pris, la visite s’effectue en fait uniquement sur visites guidées les 1er et 2e samedis de chaque mois, d’avril à novembre ! A moins que ce ne soit les 3e et 4e samedis comme l’indique le Figaro.fr. Télérama, pour une fois, je ne te dis pas merci ! J’ai cru sauver mon après-midi en découvrant, au hasard d’une rue de Chambourcy, une plaque indiquant la maison d’André Derain. Espoir de courte durée. Là encore, la grille est fermée. Datant de 1786, la très belle propriété que le maître du Fauvisme a occupée de 1935 jusqu’à sa mort en 1954, appartient aujourd’hui à un chirurgien. Et l’atelier ne se visite que le 4e dimanche de chaque mois à 15h ! Vous l’aurez compris, tout cela manque sérieusement de cohérence ! Et ouvrir –enfin !- le Désert de Retz aux visiteurs du dimanche éviterait à des centaines d’amateurs de perdre ainsi leur temps par une belle journée ensoleillée !


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