IL EST BON DE TRIER LES POUSSINS
DES LEUR PLUS JEUNE AGE
On verrait moins d'épidémies si les éleveurs, obéissaient à leur première inspiration au sujet des poussins malingres. Dans beaucoup trop de cas, les éleveurs prennent comme base le nombre de poussins éclos sur un total d'oeufs mis à couver.
Il vaudrait mieux se baser sur le nombre de poussins "de première classe" mis sous éleveuse au sortir de l'incubateur. Il est difficile de faire un tri sérieux le jour de l'éclosion. Tel qui semble faible aujourd'hui, apparaîtra demain comme un être plein de vie ; c'est vrai mais il y aurait beaucoup moins d'inconvénients et beaucoup moins d'épidémies si les éleveurs suivaient leur première inspiration en ce qui concerne les poussins malingres. Si la maladie frappe une couvée, les poussins débiles souffriront les premiers et la transmettront au reste de la couvée, si forte soit-elle. Les poussins doivent posséder une résistance naturelle à la maladie et seuls l’auront les poussins vigoureux dès le début.
Qu'est-ce qu'un poussin d'un jour parfait ? C'est d'abord un poussin éclos au bon moment. Si nous pouvions avoir le coeur assez solide pour fermer un incubateur à la dernière minute du vingt et unième jour, nous éviterions de nous trouver en présence de poussins débiles. Les poussins éclos en retard devraient être marqués aussitôt, et c'est là que réside la difficulté pour ceux qui ont la charge de l'incubateur. On devrait laisser sous éleveuse tous les poussins éclos au bon moment et on ne devrait pas y mettre les autres. Ils seraient ainsi isolés le matin suivant. Un poussin vigoureux "en a autant devant que derrière" et ne vacille pas sur ses pattes. Les pattes épaisses et pleines de force, sont brillantes et ses yeux sont perçants et pleins.
Quand on établit le pedigree d'un poussin, il faut lui fixer aussitôt sa bague d'aile. Il devient ainsi facile d'enregistrer dans sa rubrique particulière tout poussin qui répond aux caractéristiques de sa catégorie. La mémoire joue des tours et il vaut mieux noter soigneusement les faits en regard des chiffres incrits sur la bague d'aile dès le début. Les poussins de classe supérieure sont ceux qui se tiennent à l'écart de la source de chaleur ; les poussins de qualité inférieure sont au chaud presque en permanence, tandis que les autres se promènent, de-ci, de-là, pleins de vie.
Le jabot est un témoin sûr. Pendant la première semaine du tri, c'est l'apparence du jabot au toucher qui vous donnera les renseignements utiles. Tandis que le jabot du poussin vigoureux est bombé, ceux des poussins qui se réunissent autour de la lampe chauffante sont vides. Les poussins débiles donnent l’impression d’absorber une grande quantité de nourriture, mais ils ne remplissent pas leur jabot. Il peut leur arriver de se déplacer, mais les poussins vigoureux qui se trouvent sur leur chemin les bousculent et les renversent. Ceux qui ont le jabot plein peuvent être marqués "de première classe", les autres au jabot vide peuvent être marqués et mis provisoirement à l'écart en vue d'une décision finale qui sera prise à la fin de la première semaine. Marquez les d'un petit signe à l'encre noire quand vous les examinez la première fois.
On doit prendre comme règle de ne commencer à compter vraiment les poussins, qu’à partir du huitième jour, ou de partir de la deuxième semaine, car c'est ce qui compte du point de vue pratique de l'élevage. Pendant la première semaine, il faut repérer les poussins bizarres, ayant l'abdomen souillé. Ne vous embarrassez pas de ces spécimens inférieurs ou vous assisteriez à une épidémie sérieuse de picage ou de cannibalisme. Ordinairement, c'est un jaune non absorbé qui est la cause de ces ennuis, un jaune qui aurait dû être absorbé mais qui reste dur et non résorbé chez quelques poussins. Les poussins affligés de cette particularité n’ont aucun avenir et dans la majorité des cas, ne sont même pas viables.
Les poussins de première classe ont le duvet luisant, l'abdomen propre ; les ailes sont hautes et tenues serrées sur les flancs. Les poussins en bonne santé ont le corps qui dépasse toujours un peu le bout des ailes. Les poussins malingres ont de longues ailes ; le corps est ramassé et court. Naturellement, un excès de chaleur peut entraîner un développement anormal du plumage et une croissance médiocre. Le surpeuplement amène aussi les mêmes inconvénients, surtout quand on mélange des sujets de races ou d’âges différents.
En général, les poussins de races légères se couvrent de plumes plus vite que ceux de races lourdes. On devrait les laisser produire leur propre chaleur en les sevrant de chaleur plus tôt. Le régime a naturellement sa répercussion sur l'emplumage.
Les poussins provenant de poules adultes trop âgées ont tendance à avoir un plumage sec. Tant qu'une poule donne des rejetons au plumage luisant et ciré, elle est encore bonne pour une saine reproduction, quel que soit son âge. Les poussins issus de poulettes d'un premier croisement semblent s'emplumer plus rapidement et rester luisants. On peut tenir pour certain que les poulettes qui s'emplument bien commencent à pondre beaucoup plus tôt que les poulettes aux plumes sèches et rares.