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SCREAM 4 de Wes Craven

Publié le 20 avril 2011 par Celine_diane

SCREAM 4 de Wes Craven
En une décennie, les choses ont changé. Alors qu’en 1996, Wes Craven révolutionnait le genre, en initiant une vague de néo-slasher horrifiques, il se voit confronté- en 2011- à de nouvelles contraintes. Soit la conjugaison de deux nouvelles donnes : dans le genre d’abord (les parodies, survival, reboot, les films de zombies, les torture porn à la Saw, les déferlantes de suite et autres remakes en vogue), sociale ensuite (avec pullulation des médias sociaux, télé réalité, et phénomènes de mode). L’ère du 2.0 où la jeunesse est en perpétuelle quête de reconnaissance, cernée par des aînés qui prennent toute la place et un monde où trash et surenchère s’imposent comme la voie royale vers la gloire. C’est donc en outsiders dépassés par cette jeunesse décadente que Wes Craven présente ses trois héros : une Neve Campbell amorphe, à la carrière naissante balayée par les nouvelles bimbos du ciné US (Anna Paquin et Kristen Bell peut-être? guest stars d’une hilarante scène d’introduction), un David Arquette en shérif à la traîne, une Courtney Cox laissée pour compte, ravagée par le botox, en journaliste has been parce que privée de scoop.
Et donc, 10 ans plus tard, les meurtres sanglants recommencent. Et forcément, pour contenter tout le monde (cinéphiles, critiques et amateurs de bidoche dégoûtante), il fallait innover. Craven, en roue libre ces dernières années (voir son My Soul to take pour s’en convaincre), offre ici un réjouissant jeu de massacre dont le seul intérêt réside en une ludique débauche ultra et méta référencée des moyens mis en place pour surprendre. Mises en abîmes en veux-tu en voilà, réflexion sur un cinéma horrifique en pleine mutation, attaque exaltée d’un monde malade qui gangrène sa jeunesse : tout le beau monde de ce quatrième épisode a- sociologiquement, cinématographiquement- avalé, pensé, digéré, ses 10 dernières années. Aujourd’hui, Craven recrache tout ça sur la table, le ton cynique, l’air détaché, et n’avoue rien d’autre qu’une vaste impuissance face à la vacuité de toute cette génération paumée, mise en scène, sacrifiée- résultats, produits d’une société qui part en vrille. Quelque part, la magie du cinéma lui permet de prendre sa revanche. Pas sûr qu’il en soit de même, dans la réalité. Surtout au regard d’un constat un peu amer: il a tout pompé sur un p’tit jeune. Jonathan Levine et sa sibylline Mandy Lane, sans rien vouloir gâcher.
SCREAM 4 de Wes Craven


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