J’ai mal à mon Facebook

J’ai mal à mon Facebook

Ceuze qui me connaissent m’entendent gueuler sur Facebook depuis le début du phénomène mais je tenais à faire mon coming out “public”. Parce que j’en ai mon truck.

En tant que conseiller Internet, je me suis créé un compte Facebook car certains de mes clients me demandaient ce qu’est cette bibitte. Aussi parce que j’ai lu des articles sur l’impact social prévu de Facebook dans des publications fort respectables (Wired, NY Times, La Presse, entre autre). Alors j’ai créé un compte, taponné un peu dedans… finalement pour me rendre compte de la totale inutilité de la chose. Depuis lors, des amis ont demandé à “devenir mon ami” sur Facebook. 16 en tout. Bizarre… ne sommes-nous pas déjà amis? Il faut aussi l’être là-dessus? Content de voir qu’on est amis deux fois. J’ai donc accepté toutes les demandes, sauf celle d’un quidam que je n’ai jamais rencontré. Y a toujours ben des maudites limites.

C ‘est ben le fun avoir des amis sur Facebook, mais à quoi ça sert? “L’autre jour j’ai retracé un ami d’enfance”, m’a dit un (réel) ami. Ah! Cool! Et puis? “Bah… on en reste là. On n’a pas grand chose à se dire dans l’fond. C’est juste cool de retracer des gens”. Ah bon. Les amis Facebook, ça sert aussi à créer des réseaux, des communautés de gens qui tripent sur la même chose. Toujours dans le but de grossir. “J’ai 147 amis sur Facebook! Je suis dans 15 réseaux!” s’exclame une (réelle) connaissance. Super!

Justement, les réseaux. Il y a un type de réseau appelé “Cause” qui permet à des organismes philanthropiques de se créer un espace Facebook dans le but d’accueillir des sympathisants et, ne cachons rien, d’éventuels donateurs (il y a d’ailleurs des facilités pour faire un don en ligne). Bravo! Ça je supporte! Imaginez ce que 30 millions d’”amis” peuvent accomplir pour ces causes! Alors on m’a donné l’adresse de l’espace Opération Enfant-soleil, cause fort légitime. Les stats de ce groupe montrent 12168 membres. Ça c’est bien, sauf que ces braves âmes ont donné au total 350$ jusqu’à maintenant. Ça veut dire une moyenne de 3 cents par membre. Et le Club des petits déjeuners lui? 3833 membres qui ont donné… 0$.

Facebook est un phénomène, oui, j’en conviens. Mais utile? No way. Car il est nourri par une communauté de procrastinateurs qui s’en servent pour passer le temps et déconner, sans plus. Y a rien de mal là-dedans, je sais, mais au moins arrêtez de vanter la chose pour ce qu’elle n’est pas. Facebookeurs, assumez-vous! Je ne suis pas mieux que vous, je suis abonné à NFL Sunday Ticket et j’ai une xBox 360 mais au moins je ne dis pas que le football va changer l’ordre des choses et la pensée universelle du 21e siècle!