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Pursewarden, le grand écrivain du Quatuor d'Alexandrie

Par Alain Bagnoud

Il y a dans le Quatuor d'Alexandrie un grand écrivain représenté: Pursewarden. Du moins tous les personnages le considèrent comme tel, l'admirent. Son suicide lui donne une résonance nouvelle, transforme sa vie en destin et ses bouquins en œuvre. Ses livres ont du succès. On parle de génie quand on le cite. D.H. Lawrence

Ses modèles sont connus: D.H. Lawrence, le maître, et Henry Miller, l'ami de Durrell. Il a tiré de l'un la haine de la morale victorienne et de l'autre la certitude que le sexe est une force solaire libératrice.

Et pourtant, Pursewarden est un con. J'ai beau réfléchir, je ne trouve pas d'autre terme qui puisse le définir mieux. Sa fatuité, son côté grosse gueule, je-sais-tout, son assurance, son comportement, les anecdotes sur lui, tout me confirme dans ce jugement. Et jusqu'aux larges extraits de textes qui sont présentés comme les siens: lettres à Cléa ou Montolive, passages longuement cités de ses carnets dans Cléa, paroles rapportées...

Ses paradoxes sont lourdingues, ses maximes pas drôles, ses formules faussement profondes. Sa vision désabusée de la vie est pénible, son cynisme facile, et son écriture qui se veut spirituelle sautille comme un bœuf obèse.

Etrange vison qu'a Durrell du grand auteur tel que le public se le représente.

Henry Miller
Alors que l'autre écrivain du Quatuor, Darley, est bien plus intéressant. Méprisé par Pursewarden, considéré par tous comme un écrivain tout à fait mineur, il est falot, incertain, sensible, touchant, et son écriture est splendide.

L. G. Darley, porte d'ailleurs les mêmes initiales que Lawrence Durell.

Allez comprendre! Ou alors...


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