Magazine Culture
Le slow est langoureux, ça sent bon le bal doo-wop des belles années américaines. Tout irait bien dans le meilleur des mondes si la partenaire au regard fuyant n'avait pas dissimulé un couteau dans sa manche, dans votre dos. Les montréalais de Timber Timbre jouent à nous mettre à l'aise pour mieux nous faire peur. Leur folk-blues-soul nostalgique des années 50 cache un psychédélisme finchien, une beauté ténébreuse. Le doux baiser de la mort. Taylor Kirk, crooner nonchalant, rockeur dans la grande tradition, nous entraîne dans sa chute magnifique, soutenu par un piano entêtant, un sax jazz hurlant et des cordes en suspension. On tient là un beau thriller chez les cowboys enregistré dans l'intimité pieuse d'une église. La classe sombre.