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Assassin Royal, T1, l’apprenti assassin, de Robin Hobb

Par Corwin @LR_Corwin

« L’apprenti assassin » est le premier tome d’une saga composée de deux cycles, qui comptent en français pas moins de treize titres. Son auteure Robien Hood (ce qui est un pseudo, voir ici) est principalement connu grâce à ces romans-là. Vu la richesse de l’univers et son excellent accueil par le public, on se sera pas étonné de savoir qu’une adaptation BD a déjà eu lieu chez Soleil, et que des rumeurs d’un portage au cinéma circule sur le web (sans que le projet ne semble avoir trouvé preneur). Cette grande notoriété a permis à ce cycle d’être très commenté, et c’est ce que je m’apprête à faire également…

Assassin Royal, T1, l’apprenti assassin, de Robin Hobb

Dans le royaume des Six-Duchés est né un enfant illégitime, un bâtard : on le surnommera « Fitz », faute de pouvoir (vouloir ?) lui donner un nom dans la lignée des souverains, les Loinvoyant. Pourtant, ce garçon, dont la reconnaissance amènera son père, le prince Chevalerie, à abdiquer, ne peut rester éloigner le château de Castelcerf, la capitale du royaume.

D’abord élevé comme un garçon d’écurie par le bourru Burrich, Fitz voit sa vie bouleverser quand le roi Subtil en personne lui propose un marché : devenir un homme lige, recevoir l’enseignement d’un maître des Secrets et devenir un Assassin Royal.

Fitz va alors affronter des difficultés toujours croissantes. A peine adolescent, voilà qu’on lui enseigne les poisons et tous les raffinements qui amèneront à la mort, l’espionnage, le mensonge, et les antichambres de la politique. Son statue de bâtard ne lui attire au mieux que de l’indifférence, au pire du mépris total. Alors qu’il essayera d’apprendre l’Art, qui est la magie officielle est reconnue, on n’aura de cesse tant qu’il n’aura pas abandonner. Et l’épreuve final se révèlera terrible, mettant sa propre vie en jeu.

Malheureusement pour lui, et toutes ses espérances, à chaque fois qu’il aura l’impression de gagner quelque chose, le prix à payer sera exorbitant. De nouveau, en toute fin de son aventure, pour prouver sa loyauté au seul homme qui lui porte un soupçon de considération, Fitz devra risquer la mort.

La lecture :

Cet « Apprenti assassin » se lit avec une facilité déconcertante. D’accord, la cible est un lectorat jeunesse : n’empêche, dans ces rayons de librairies, tout ce qu’on y trouve n’est pas aussi abordable, surtout si l’on considère ce thème d’assassin.
Ensuite, il faut considérer deux manières de l’aborder.

Il y a d’abord l’aventure. Celle d’un jeune garçon, avec ses rêves et ses espoirs, que la vie ne gâte pas et que le destin ne lâche pas. De mal en pis, pour un jeune héros « orphelin » doué d’une don pour le Vif, une magie non reconnue…. certains d’entre vous vont certainement penser qu’on est pas loin de marcher dans les contrés d’un certain HP. Oubliez cette impression, aussi fugace fut-elle, car il n’en est rien. Si Fitz est tourmenté par le sort, il fait le dos rond, ne larmoie pas et n’attend rien de son entourage pour s’en sortir à chaque fois.

Ensuite, il y a l’approche politique. Nous sommes ici en présence d’un univers médiéval fantastique, d’ailleurs plus proche de l’Heroic (magie et royaumes humains, pas d’elfes, nains, etc) riche, disposant de son Histoire, de ses codes et de ses magies. Il y a des guerres, des luttes d’influence et de pouvoirs, des gestions de succession et les besoins des peuples à satisfaire. Là où la plupart des romans vont s’attacher à régler tout ça par le fil des épées, hâches et autres objets coupants ou contondants, L’Apprenti Assassin va nous amener sur le terrain beaucoup plus subtil et parfois bien plus retors de la politique, de la diplomatie et  in fine sur la suppression des gêneurs.
Voilà qui n’est pas coutume, mais qui est bien habile et surtout, qui permet de porter à distance un regard désapprobateur sur ce qu’il se passe dans les coulisses des belles fêtes et réception… et qui sait : peut-être cela éclairera-t-il aussi nos jeunes lecteurs sur ce que la politique apporte comme problématique et solution (sans aller jusqu’à leur faire croire que l’assassinat soit une réponse adéquate), certes non, mais qui témoigne qu’une guerre ne se gagne pas toujours sur un champ de bataille, deux armées se billant dedans.

Verdict :

très honnêtement, j’ai beaucoup aimé. Toute proportion gardée, et sans vouloir être prétentieux, j’ai trouvé chez ce Fritz et ce roman, beaucoup de choses que j’ai tenté de mettre dans le personnage de Ryo, dans mes propres romans : le destin implacable, des espoirs déçus, des responsabilités à prendre… etc.
Une très bonne lecture pour commencer cette année 2011 !


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