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[Critique DVD] Apocalypse Now

Par Gicquel

Je ne vais pas pour refaire le coup de la énième critique sur un film qui a dépassé le cadre du commentaire, pour s’inscrire depuis une dizaine d’années comme un volumineux chapitre de l’histoire du septième art. Avec des figures tout aussi légendaires , à l’image de  Marlon Brando dans le rôle de Kurtz, le fameux colonel au délire paranoïaque.Et cette ouverture mythique sur la musique des Doors  » The end » , à  jamais gravée dans les esprits.

Qu’on aime ou pas, que l’avalanche de chiffres et de performances autour de la réalisation ait pu éclipser le fond du problème (l’horreur de la guerre à ce point magnifiée), il reste, trente ans après, une œuvre à part entière, hors du commun, qu’il faut considérer comme une épopée du nouveau cinéma de l’époque.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Dans la démesure de sa réalisation, Francis Ford Coppola a fabriqué 500.000 mètres de pellicule entièrement retranscrites en vidéo. Cela ne s’était jamais fait auparavant, pour donner un montage électronique tout aussi innovant.

Lors de la conférence de presse au Festival de Cannes 1979 où il décroche la palme d’or , alors que le film n’est pas entièrement terminé ( le mixage notamment ) , Coppola prévient les journalistes « sur la puissance du cinéma qui prochainement sera électronique .(…) On tournera en numérique » .

Ce coffret propose deux versions du film : la première  (2 h 20), celle de Cannes et de la distribution du début des années 80, avant que le réalisateur dévoile l’heure supplémentaire, où du film de guerre spécifique, on dérive dans l’onirisme et le surréalisme d’un conflit  quasi métaphysique. Le cinéaste parle alors de  philosophie « avec un public plus réceptif à l’aspect originel et unique du film ».

[Critique DVD] Apocalypse Now

Un décor dantesque , pour un film qui ne l'est pas moins

C’est à nouveau au cours d’une conférence de presse à Cannes , mais en 2001  cette fois, qu’il développe très longuement toute l’histoire du film , entourée de toute l’équipe du film . Le réalisateur ne tarit pas d’éloges sur le support DVD «  qui permet de présenter des aspects différents du film, sans dénaturer la version originale ». Et revient sur la longue scène dans la plantation française qui apparaît dans la version définitive avec l’actrice française Aurore Clément. «  C’est une scène qui ma chagrinait non pas par son contenu (1) mais par sa longueur et l’endroit  où elle avait été tournée, et son coût financier ». Coppola est en effet le principal bailleur de fonds de son film « et l’échec aurait signifié ma ruine ».

(1) L’évocation de l’époque française post-colonialiste

DVD 1 : Le film, version définitive

DVD 2 : Les bonus

-   Conférence de presse à Cannes 1979

-   Conférence de presse à Cannes 2011

-   Rencontre avec Claude Berri. Le réalisateur français évoque «  le premier grand film moderne américain » et les nouvelles méthodes employées par Coppola

-   La fin du règne de Kurtz, dans la version définitive, commentée par le réalisateur. «  Il faut la regarder comme une scène à part entière, et non pas comme une autre façon de comprendre le film » prévient-il en évoquant toutes les rumeurs qui ont émaillé le tournage et qui concernent aussi cette fameuse scène, véritablement apocalyptique.

[Critique DVD] Apocalypse Now

DVD 3 : Heart of Darkness.

Dans son second entretien à Cannes, Coppola évoque ce fameux documentaire sur son film, tourné à sa demande, par son épouse. Il précise que «  la vision apportée par ma femme est toute à fait subjective » et qu’il aurait des choses à dire sur le procédé.

Ce qu’il fait donc ici sur cette troisième galette assez surprenante. On reprend quasiment l’ensemble de ce making of avant la lettre, avec les commentaires de l’époque de Mme Coppola, auxquels se rajoutent de temps en temps ceux de son mari. Ce qui  provoque parfois un léger décalage entre les images projetées et la voix off du réalisateur qui aurait « beaucoup à dire sur certains passages, dont je tiens à corriger l’impression qu’ils peuvent laisser ». Je ne vous en dit pas plus, c’est à découvrir sans plus attendre, et retrouver enfin Robert Duvall, expliquant sa présence sur le film est tout aussi passionnant.

DVD 4 : Le film, première version (2 h 20)

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