Potiche , un film de garçon-coiffeur, La tournante d'Almaric

Les weekend de Pâques c'est formidable pour voir les films qu'on n'a pas pu voir lors de leur sortie en salles.

J'ai perdu deux heures à regarder "Potiche", le film de François.OZON, le metteur en scène bobo, jeune, conformiste adulé par la critique. Un metteur en scène d'aujourd'hui comme d'autres sont les écrivains d'aujourd'hui qu'il faudrait avoir lu.Rien que pour ça on peut encore perdre cinq minutes à écrire cet articulet.

Or, c'est inutile . Potiche se veut une comédie vintage(la France d'"Aujourd'hui Madame", celle de Giscard et des gros noeuds de cravate) .

Pourquoi cette époque ? Mystère et boule de gommeux . 

Un décorateur s'est fendu pour trouver des tapisseries psychédéliques et  des R 16 mais franchement ça ne sert à rien , ce n'est pas drôle.L'intrigue s'inspire du théâtre de boulevard de Barillet et Grédy . Rewrité par Ozon c'est encore plus mauvais que l'original. On ne voit pas ce que cela amène, cettre France des annés soixante dix. n'est pas CHATILIEZ qui veut.Le film est un prétexte pour "coiffer " deux stars françaises sur la pente descendante(Deneuve et Depardieu)et une montante (Lucchini dans son plus mauvais rôle). On ne rit pas et en plus c'est prétentieux, bien pensant, lénifiant pour être précis... Un grand moment de ridicule dans l'histoire du cinéma français : les chorégraphies minables qui émaillent de manière impromptue ce récit poussif et qui ne dériderait pas même une assemblée de grabataires de la maison de retraite Sainte Eugénie. 

Quand on la chance de pouvoir faire du cinéma et de mobiliser une industrie et des équipes importantes pourquoi réaliser pareil nanard ?

Voilà le vrai mystère de ce film.  

La" Tournée "d'Almaric 

Autre mention spéciale , la Tournée de l'acteur Almaric. Chaque génération de cinéma a son acteur "intello". On se souvient dans les années soixante du fameux Matthieu Carrière qui enchanta l'intelligentsia jusqu'au jour où il se prit lui-aussi pour un réalisateur à l'époque où Robbe-Grillet, Duras et autres cinéastes expérimentaux faisaient leur premier pas. Aujourd'hui c'est Mathieu Almaric qui se lance dans la réalisation et cela nous vaut tout un luxe de travers de films d'auteurs/acteurs (cabotinage, prétentions des dialogues et du propos, nombrilisme parisien etc.). Avec l"a Tournée" on est servi! 

A l'heure où une certaine presse féminine nous abreuve d'articles sur le thème "je suis obèse et je le vis /vaux bien", Mathieu Almaric nous propose de suivre le parcours d'effeuilleuses 'bien en chair" spécialistes d'un mouvement baptisé le "new burlesque" qui consiste à s'effeuiller dans des bouges de manière prétendument  "artistique devant un public de cowboys hagards. 

A priori sinon pour  l'auteur, la scénographie de ce stripease  ne nécessite pas d'interprétation sémiologique ou psychanalytique. Ce que l'on voit pendant deux heures ce sont bien des femmes fortes avec des pompons au bout des seins, des maquillages de vamp underground se dépoiler sur des musiques de cabaret . Il ne manque que le loup de TEX AVERY pour hurler de plaisir avec les critiques émoustillés comme des marins.Pour faire "cinéma chic" on a pris des américaines à l'accent fort qui , quand elles sont suivies caméra au point donnent au spectateur l'illusion de se trouver dans un CASSAVETTES à moindre frais. Avec le phrasé amerlo la moindre banalité de midinette devient ainsi une réplique de BERGMAN.

 Personnellement je n'ai pas été ému aux larmes par l'intrigue. Mais sans doute , mon cerveau reptilien n'a -t-il su trouver le point G de l'intelligence géniaie d'un script à la hauteur des enjeux de l'art d'aujourd'hui.