Sammy Decoster & Fink le 01/02/08 à Bordeaux
Publié le 05 février 2008 par Oreilles
Des affiches de grands noms du jazz aux murs, une lumière tamisée boisée, des arcades qui en ont vu, tel est le cadre du Comptoir du jazz, gavé jusqu'à la gueule ce pluvieux vendredi soir de février. Dans un coin, Sammy Decoster se prépare. Personnage complexe de 24 ans, Sammy est difficile à cerner. Inscrit en minimaliste garage sur son Myspace, amoureux d'Elvis depuis le plus jeune âge, un physique de Johnny Depp avec l'humour de Brice de Nice, Sammy est spécial. Et puis il chante. Et puis il joue. Et ça marche. Blues rural, micro reverb de fou, fantôme de Jeff Buckley pas bien loin, les hurlements du garçon implosent dans le public qui ne sait s'il doit être captivé ou s'il doit retourner à sa bière. Et pourtant sans fausses notes, Sammy prouve qu'on peut aussi faire du folk en français, avoir la prestance d'un Morrisson et s'amuser à faire le kakou devant de nombreux fans à dominante féminine. Fink, qui tourne avec Sammy dans son van, avant même d'avoir commencé son concert, a déjà fait le bon choix de sa première partie. A suivre, avec un album à venir qui s'annonce intéressant, inspiré selon l'intéressé par la campagne et le barbecue. Bin voyons.
Et donc Fink. La surprise
Ninja Tune qui sort de ses sentiers battus électroniques pour propulser sur le devant de la scène cet anglais de Brighton, accompagné en tournée par un batteur et un bassiste (excellents et avenants). Et le trio fonctionne à merveille. Vraisemblablement l'album
Biscuits for breakfast réalisé à la Do it yourself a rameuté son lot de fidèles. Les gens connaissent les titres et en redemandent. Looké comme un Fred sans Omar, nature peinture, Fink trouve que "
Le folk c'est trop de barbes et de gens qui sautent". Il n'a pas tort.
Distance and time, son dernier opus produit par
Andy Barlow (Lamb) et enregistré en prise unique reprend la recette des compos blues, hululées d'une voix soul juste ce qu'il faut et accompagnées d'un jazz épuré. Fan de
John Lee Hooker, il confie que "
Le plus difficile est d'avoir une vibe acoustique". Il l'a, sans soucis ni fioritures. Fink tire sa force de sa gentillesse qui met tout le monde d'accord sur des ballades mélodiques de guitare sèche langoureuse. Les titres
Blueberry pancakes et
Pretty little thing font leur effet et sont rappelés en rappel justement, l'ami commençant à être à cours de compos au bout d'un concert qui m'aura laissé le même goût dans les oreilles que celui de
Gravenhurst. Fink et Nick Talbot sont de la même trempe. Je les suspecte même d'être cousins de son...
En bref: Un jeune français virtuose de la blues guitare bouscule Johnny Cash et Elvis sur sa reverb abyssale pendant qu'un anglais et ses potes voguent sur des nuages folk d'une grande sobriété. Efficace. Le clip fait maison de Sammy :
the drive
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Le titre Biscuits en live :
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