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Sur le giron de la déesse mère

Par Amaury Piedfer
Beaucoup de Français ont déjà aperçu dans la vitrine d'un musée ces curieuses petites statuettes antiques, souvent en céramique, représentant une femme assise, donnant le sein à deux petits enfants, comme pour ce bel exemplaire du musée de Javols, en pays Gabale (Gévaudan). Parfois, la statuette représente trois femmes assises côte à côte, tenant un enfant, des fruits, une gerbe de blé. Notre culture chrétienne nous fait immédiatement penser à la Vierge Marie, tant la posture est proche des représentations de la sainte.
Les déesses mères, puisque c'est ainsi qu'on appelle ces antiques divinités, symbolisaient la fécondité qui préside à toute vie, à la reproduction, à la protection des enfants et de tous les hommes. La déesse mère, en même temps que l'image de la Terre féconde, est l'expression du principe féminin, celui de la satisfaction des besoins, de l'affection et du don gratuit. L'origine du culte des déesses mères se perd dans les origines néolithiques de notre civilisation, dans ses soubassements agraires et pastoraux, pour trouver son apogée aux époques gauloises et gallo-romaines. On fabrique alors en série ces petites statuettes, partout dans la Gaule ; car le culte, sous la forme dont il est question ici, était devenu une grande caractérisque des pays de souche celtique. On ne s'étonne pas alors que le culte de la Vierge prit un tel essort dans la vieille Europe : pour les chrétiens, elle fut la nouvelle figure de l'éternelle déesse auprès de qui chacun recherche le réconfort que la vie nous refuse parfois.

Dans la basilique de Vèzelay, la Vierge Mère regarde encore avec tendresse ceux qui lèvent les yeux vers elle


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