Magazine Culture

Assistance sexuelle ou prostitution?

Publié le 26 avril 2011 par Michelleblack
Exercer la profession d'assistant(e) sexuel(e) consiste à prodiguer, contre rémunération, des "soins" érotiques à des personnes handicapées. Aïe, voilà qui va, encore, faire grincer des dents. Après la Suisse, à l'initiative de la sexo-pédagogue Catherine Agthe-Diserens, les premiers pays à avoir reconnu cette pratique sont les Pays-Bas (le SAR), l'Allemagne (le SENSIS) et le Danemark. Depuis début 2011, il semble que la France serait d'avis à suivre le mouvement. Un autre débat se profilerait donc à l'horizon car où se situe la limite entre assistance sexuelle et prostitution? On marche, à nouveau, sur le fil du rasoir. Et, de fait, qu'a-t-on prévu concernant la sexualité des handicapés? Rien en tous cas dans les institutions.
En Suisse, le tarif des assistant(e)s sexuel(le)s est de 100 euros de l'heure, partiellement remboursé aux Pays-Bas à raison de 2 séances par mois. Ces pays ont mis en place un système de formations visant à permettre aux assistant(e)s de mieux connaître et guider les corps paralysés.
Guillaume, 26 ans, présente un retard mental modéré. Grâce à l'écoute et à l'ouverture d'esprit des siens, il semble avoir trouvé la solution car il vit en Belgique où la profession d'assistant(e) sexuel(le) n'est pas encore reconnue.
"Un jour, explique son père, il est passé par hasard dans le quartier de la Gare du Nord à Bruxelles (quartier voué à la prostitution). Comme il a une excellente mémoire visuelle, il y est retourné seul. Nous avons été, sa mère et moi, relativement choqués mais nous avons su nous adapter. Nous lui donnons de l'argent à intervalles réguliers en lui rappelant de ne pas oublier qu'il paie pour une prestation."
Au fil des années, Guillaume a développé un véritable tissu social parmi les prostituées qui l'ont pris en affection.
Témoignage de Sonia, travailleuse du sexe à Bruxelles:
"Pourquoi se poser la question pour une personne handicapée, alors que pour quequ'un de normal, s'il a les moyens d'aller au bordel, il y va! Au début, on peut être effrayée, on a peur de faire mal mais ce rapport à l'autre est enrichissant. J'ai servi de psychologue à tellement d'hommes, alors quoi de plus naturel que de jouer l'assistante sexuelle..."
Florimon-Louis a écrit un texte magnifique de plusieurs pages que je vous conseille de lire:
"Critique générale du rapport Bousquet"
Une phrase m'a particulièrement touché et s'intègre parfaitement à ce billet:
"Nous sommes putes, masseur(se)s ou simples accompagnateur(trice)s, nous sommes psy, nous sommes confident(e)s et amant(e)s: nous avons tous les talents..."
A l'intention des abolitionnistes: à méditer!
Source: magazine "Ciné-revue", n° 16 du 21 avril 2011.

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Michelleblack 41 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog

Magazine