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Mister I - Lewis Trondheim

Par Belzaran

misterI.jpgTitre : Mister I
Scénariste : Lewis Trondheim
Dessinateur : Lewis Trondheim
Parution : Octobre 2005

« Mister I » est un album écrit par Lewis Trondheim. Dans cet ouvrage, il s’est chargé des dessins et du scénario. La première édition de cet opus date de 2005. Il parait dans la collection « Shampoing » qui appartient aux éditions Delcourt. D’un format classique, l’ouvrage n’est composé que d’une trentaine de pages. Il est vendu à un prix inférieur à dix euros. Il est à signaler que « Mister I » est un « cousin » de « Mister O » autre production née de l’imagination de Lewis Trondheim répondant au même principe scénaristique.

Mister I est un personnage dont le physique est inspiré de son nom. Il est tout en longueur. Son but tout au long de l’album est unique : il veut manger. Que ce soit une pomme, un gâteau ou encore un poisson, chacune de ses aventures a pour objectif de mettre la main sur le la nourriture. Mais à la manière du coyote qui veut mettre la main sur Bip Bip, tout n’est pas si simple…

Chaque nouvelle page correspond à une histoire qui commence et se termine toujours de la même manière. La première case nous montre l’objectif alimentaire de ce cher Mister I. La dernière nous montre notre héros assommé, décapité ou encore étouffé. La planche se décompose en soixante cases et ne fait intervenir ni dialogue ni texte. Du fait de son format, il s’adresse à un public plutôt large. De plus, chaque aventure étant indépendante, c’est un ouvrage qui est amené à être feuilleté de manière hasardeuse pour le simple de plaisir de suivre les mésaventures de ce cher Mister I.

Le scénario est sans réelle surprise quant à l’issue de chaque page. On comprend dès les premières pages que Mister I n’atteindra jamais ses objectifs. On se doute que malgré toute sa bonne volonté, la malchance ne le quittera jamais. En ce sens, le parallèle avec le mythe de « Coyote et Bip Bip » est évident. Très rapidement, on devient le premier supporter de notre héros. On se demande toujours ce qu’il va se passer pour lui faire rater cruellement sa quête. La crainte qu’on peut avoir réside dans la répétition des gags. Il n’est pas évident de se montrer original dans ce scénario assez minimaliste. C’est d’ailleurs pour cela que je ne conseille pas de lire l’album d’une seule traite. En effet, le côté répétitif de la trame ressort dans ce cas-là. Il faut le feuilleter de manière perlée pour profiter du condensé de bonheur qu’est ce « Mister I ».

Côté personnages, ce n’est pas le grand défilé. Dans certains gags, Mister I est le seul à intervenir. Il est parfois accompagné d’un acolyte dans ses aventures, rarement de plus. Chacun n’existe que par la finalité de l’histoire. Ils veulent attraper une pomme ou un gâteau. Ou alors, ils veulent en protéger. Il est évident qu’on ressent une certaine sympathie pour le héros car le malchanceux a souvent la compassion du spectateur. Par contre, il est évident que les adeptes de personnages travaillés ou ambigus risquent de sortir très frustrés de cette lecture. Il faut venir y voir ce qu’on nous y offre. Chaque page est un cartoon et l’album n’est pas un long métrage. On retrouve donc une ambiance cartoonesque. A la manière d’un « Tom et Jerry », les personnages sont connus et les codes sont établis. Néanmoins, cela ne nous empêche pas de prendre plaisir à suivre ces aventures hautes en couleur.

Les dessins sont caractéristiques du style de Trondheim. Très simples et épurés, ils collent parfaitement au style du bouquin. Les personnages sont vraiment minimalistes. Pour résumer, ils sont un rond à qui on a collé deux bras et deux jambes. Ils sont rarement plus travaillés. Il ne faut pas voir ici un reproche de ma part. Au contraire, je suis un grand adepte du trait de cet auteur et je trouve que les dessins accompagnent parfaitement l’esprit de l’histoire. Côté couleur, là-aussi la simplicité est un gage de réussite. En le feuilletant, on découvre un bel arc-en-ciel de couleur qui attire l’œil et rendre la lecture agréable.

En conclusion, « Mister I » est un joli exercice de style. Rédiger trente pages dont la trame est identique est un objectif ambitieux. Trondheim l’atteint avec un certain succès. Evidemment, le côté répétitif de certains gags peut apparaître si on lit l’album d’une seule traite. Je ne peux donc que vous conseiller de picorer dedans pour savourer chaque bouchée. En manger trop d’un coup fait apparaître un risque d’indigestion. Pour ceux qui seront conquis par cet opus, je ne peux que vous conseiller de vous offrir « Mister O » qui propose équivalent et qui est à mes yeux bien sympathique.

par Eric the Tiger

Note : 13/20 


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