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Beowulf, version Lambert

Publié le 28 avril 2011 par Fredp @FredMyscreens

Beowulf, version Lambert

Avec l’arrivée de cette semaine du divin Thor, plein feux sur un autre héros mythique : Christophe Lambert… dans Beowulf.

Beowulf, version Lambert
Pour ceux qui s’en souviennent, à la fin des années 90 quand Christophe Lambert conservait encore un peu de crédit artistique à Hollywood, il incarna Beowulf. Autre symbole légendaire de la mythologie nordique, Beowulf est l’adaptation d’un poème du 6ème siècle relatant les aventures du héros du même nom. Pour faire court, Beowulf débarque un jour dans une contrée ravagée, en proie à une créature dévastatrice appelée Grendel. Celle-ci élimine tous les habitants d’une petite seigneurie perdue, et ne répond qu’aux ordres d’une sorcière millénaire et maléfique. Le seigneur ou roi ne se révèlera pas complètement étranger à cette malédiction. Evidemment, Beowulf dégommera la bestiole et résoudra le mystère !

Ca c’est pour les origines. On peut rajouter que ce poème/chanson à toujours fait preuve d’un engouement sans pareil et a subi de nombreuses adaptations. Celle sortie tout juste il y à 12 ans, en 1999 par Graham Baker (sombre réalisateur de … euh, rien trouvé) vient se rajouter à cette longue liste. Le petit plus cette fois c’est qu’au lieu de placer son action dans le moyen-âge des VI à IXèmes siècles, elle se situe plutôt dans une curieuse époque à la fois avancée et archaïque. Sans pour autant être basée dans le futur, l’histoire de Beowulf mêle avec beaucoup d’incertitudes, moyen-âge et steampunk, dans une sorte de terre parallèle à la Mad Max II. Les humains vivent dans des châteaux comme au temps du moyen-âge, le système politique en place semble être la féodalité, les hommes revêtent de curieuses armures et le château est un mélange entre un donjon décati et une fonderie à ciel ouvert. Mais le traitement de l’histoire et une incarnation par un Lambert proche de l’amnésie donne à Beowulf toutes ses armes nanaresques !

Beowulf, version Lambert
Le chevalier/héros Beowulf débarque donc un jour au beau milieu d’une exécution d’une pauvre jeune fille. Celle-ci est menacée par ce qui ressemble à un rasoir-une-lame géant, sorte de massicot énorme. Une troupe composée d’une quarantaine de mâles chevaliers aux casques biscornus et fantassins bien excités souhaite éliminer la pauvre enfant pour sorcellerie. Beowulf met un terme à cette exécution en quelques pirouettes et en lançant des armes à lames bizarres au travers des assaillants. Délivrée et repartant vers le château, la gourde ne trouve rien de mieux que de fuir vers ses agresseurs pour se faire massacrer bêtement : aurait-elle peur de retourner au curieux château ? Eh oui !

Beowulf, version Lambert
Arrivant dans la bâtisse, Beowulf va sans grande surprise réaliser l’ampleur du maléfice démoniaque auquel sont confrontés les habitants. Il rencontre des personnages aussi passionnants qu’anachroniques (et très clichés, comme dans chaque chronique de nanar) : le preux chevalier fort mais pas très fûte-fûte, le seigneur maître des lieux passif, dépassé par les événements, le maître d’armes plein d’astuce mais que personne n’écoute, affublé d’un neveu bon-à-rien sensé l’aider et enfin la belle fille du seigneur sensible et aussi romantique qu’un camionneur et dont le corsage béant invite à beaucoup plus qu’à un simple voyage. La suite est évidente : Beowulf va parvenir à défaire la bête,  Beowulf va sauver les personnes restantes et gagner leur respect,  Beowulf ne va pas seulement se contenter de percer à jour les secrets de la jeune fille à papa,  Beowulf va également défoncer la sorcière…

Beowulf, version Lambert
Beowulf sonna le glas du piètre avenir hollywoodien qui pouvait encore rester à Christophe Lambert. Le film aura été son Waterworld et lui ôtera toute « bankable attitude»  subsistante, le faisant passer au rang de sous-Steven Seagal, voire sous- Michael Dudikoff (American Ninja). Le plus agaçant dans ce film au-delà de la performance amnésique et cul-serré du « frenchie» , au-delà des dialogues débiles, du scénario convenu, c’est le rythme choisi, très clip vidéo avec surtout le parti-pris techno industriel trop marqué. Ce qui aurait du transcender l’histoire n’est qu’en fait un clip de Rammstein moisi où chaque action mou-du-genou est soutenue par de la musique techno des années 90 ! Tout simplement ridicule ! Ces anachronismes constants confine le film dans une sorte de SF emprunt de fantastique, d’anticipation ou de régression avec ce moyen-âge modernisé par des éléments du XXème siècle (les armures improbables des hommes d’armes du château, leurs armes ressemblent d’ailleurs à des roulettes et à des planches à pizza, les vestes en cuir de Christophe Lambert et de Rhona Mitra, le haut-parleur résonnant dans la cour du château, le bruit de dépressurisation des portes quand elles s’ouvrent et se referment…).

Beowulf, version Lambert
Beowulf est une véritable catastrophe cinématographique et pour une fois, ça n’est pas à cause d’effets spéciaux miteux ou d’un genre trop banal. Beowulf est un navet parce qu’il est mal joué (Beowulf fait réellement des sauts de gymnastes à la spiderman toutes les 5 minutes, ne s’agissant évidemment pas de Lambert) et à cause de toute la négligence qui a donné naissance au film. Jamais il n’aurait du sortir de la salle de montage !!!


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