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Insidious de James Wan

Par Geouf

Insidious de James WanRésumé: Fraîchement installés dans leur nouvelle maison, les Lambert sont rapidement frappés par un drame. Leur fils Dalton tombe du jour au lendemain dans un mystérieux coma qui laisse les médecins perplexes. Après plusieurs mois d’analyses infructueuses, l’hôpital renvoie Dalton chez ses parents. C’est alors que de mystérieux phénomènes commencent à se produire dans la maison…

Depuis son premier coup d’éclat avec l’excellent Saw, James Wan n’a cessé d’officier dans le cinéma de genre, que ce soit dans le thriller (Saw, Death Sentence) ou l’horreur (Dead Silence), avec toujours autant de succès (artistiquement parlant, Dead Silence ayant malheureusement fait un bide au box office). Avec Insidious, son quatrième film, il retrouve son compère Leigh Whannell pour un trip horrifique des plus tendus.

Insidious peut être vu comme la réponse de Wan et Whannell à la médiocre série des Paranormal Activity. Les deux compères reprennent quasiment le même pitch que celui du film d’Oren Pelli (une famille sans histoire se retrouve hantée par une entité agressive), avec le même type de personnages (la femme effrayée par les phénomènes qui se déroulent dans la maison, l’homme qui refuse d’y croire). Mais là où Paranormal Activity ne réussissait qu’à générer un ennui poli, étant tout juste bon à effrayer les grands-mères, Insidious est un véritable film train fantôme, terrifiant et virtuose, malgré son histoire a priori peu originale.

Comme tous les bons films d’horreur, Insidious commence par un incident dramatique qui va ébranler la cellule familiale. Ici, il s’agit de l’étrange coma dans lequel le petit Dalton tombe, et devant lequel les médecins se retrouvent impuissants. Un événement traumatique qui permet à Wan de rendre la famille Lambert immédiatement sympathique malgré le peu de scènes introductives du film. Car plutôt que d’étirer en longueur son intrigue en faisant miroiter l’horreur, Wan préfère plonger pleinement dans celle-ci, et ce de façon plus que réussie. Le réalisateur joue constamment avec les nerfs du spectateur, usant d’une réalisation posée mais méticuleuse, faisant monter la pression pour ensuite balancer une image d’horreur à la fois attendue mais prenant au dépourvu (la terrifiante scène du berceau). Dans Insidious, il n’est pas question de faire attendre vainement le spectateur pour ensuite l’effrayer avec un jump scare ou ne rien lui offrir derrière. Car si dans Paranormal Activity on attendait avec agacement qu’il se passe quelque chose, ici on prie pour qu’il ne se passe rien, pour que la mère de famille n’ouvre pas cette fichue porte ou n’aille pas voir l’origine des sons étranges qu’elle entend, voire même qu’elle ne tourne pas la tête pour regarder dans tous les coins de la pièce. C’est dire à quel point James Wan joue de main de maître avec les nerfs du spectateur… Il réussit même à déstabiliser le fan endurci d’horreur en jouant sur les attentes et références de celui-ci (les plans larges sur la maison, renvoyant à Amityville, suggère que le Mal imprègne celle-ci, alors qu’on verra plus tard que le fait de déménager ne change rien). Le travail sur le son est aussi assez hallucinant et participe pleinement au sentiment de danger permanent que véhicule le long-métrage. La musique est relativement simple mais très percutante, avec des violons stridents rappelant le Psychose d’Hitchcock (même le titre du film qui apparait à la fin en devient flippant !).

Insidious de James Wan

Au niveau des légers bémols, on pourra citer un personnage de démon au design un peu ridicule (il ressemble au Darh Maul de La Menace Fantôme !) mais restant suffisamment dans l’ombre la plupart du temps pour que cela ne soit pas trop gênant. Le dernier acte du film, faisant intervenir la classique équipe de parapsychologues, est un aussi peu moins tendu, faisant intervenir un humour un peu malvenu (mais pas trop insistant), mais Wan réussit tout de même à emballer quelques bonnes scènes de frousse dans celui-ci. On retiendra notamment une exploration très anxiogène de la maison dans un monde parallèle, qui laisse penser que Wan serait le choix parfait pour réaliser un épisode de Silent Hill. Et si le twist final est assez prévisible, il n’en reste pas moins tout à fait efficace.

On savait déjà James Wan bon réalisateur, capable de poser efficacement une ambiance avec peu de moyens, mais avec Insidious, il rentre définitivement dans la cour des grands. Son dernier film est probablement une des bandes horrifiques les plus effrayantes de ces dix dernières années, et elle hantera certainement les esprits longtemps après la projection.

Note : 8.5/10

USA, 2011
Réalisation : James Wan
Scénario : Leigh Whannell
Avec : Rose Byrne, Patrick Wilson, Barbara Hershey

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