Le ministre de la communication annonce la création d'un compte d'affectation spécial en guise d'appui aux actions médiatiques.C'est un ballet d'autorités administratives et membres du gouvernement qui s'est rendu hier à Douala en la faveur de la journée internationale de la liberté de la presse. On retrouvait autour d'une même table, les ministres Issa Tchiroma de la Communication, Robert Nkilli du travail et de la sécurité sociale, Grégoire Owona en charge des relations avec les assemblées, les anciens ministres de la communication Ebenezer Njoh Mouelle, Pierre Moukoko Mbonjo, Joseph Le du cabinet civil de la présidence, Albert Mbida, inspecteur général au ministère de la Communication, un représentant de l'Unesco et le gouverneur de la région du Littoral Faï Yengo Francis.
Le prétexte était tout trouvé. Célébrer avec les journalistes, la journée internationale de la liberté de la presse sous le thème. «Un business model pour l'entreprise de communication ou le questionnement sur la viabilité de la presse (presse écrite et audiovisuelle, agences de publicité, fiscalité, aide à la presse)». Issa Tchiroma Bakary s'est ainsi satisfait de l'effort fait par le gouvernement pour permettre la viabilité de la presse au Cameroun. Pour lui, l'Etat s'investit de plus en plus dans la promotion des entreprises de presse.
«On peut citer la contribution des pouvoirs publics qui a abouti le 12 novembre 2008 à la signature de la convention collective des journalistes et des métiers connexes. L'appui de l'Etat aux médias à travers l'aide publique à la communication privée qui, loin de constituer une forme de caporalisation des rédactions, est d'un grand secours aux entreprises médiatiques», s'est t-il réjoui. Avant de relever l'effort fait ces derniers temps par le gouvernement qui a porté l'enveloppe de cette aide de 150 millions à 250 millions de Fcfa. «Conscient de ce que cela reste insuffisant, l'idée d'un compte d'affectation spécial en guise d'appui substantiel aux actions médiatiques est en étude», a annoncé Issa Tchiroma Bakari.
Pour Haman Mana, directeur de la publication du quotidien le jour, l'aide qu'apporte le gouvernement à la presse doit être redéfinie. «La question n'est pas celle de la suffisance ou non. Mais, 250 millions Fcfa pour quoi ? Pour combien de gens ? C'est une question de redéfinition des bénéficiaires. On parle d'aide à la communication sociale. Donc, il y a des imprimeurs, des agences de publicité qui reçoivent l'aide à la presse alors qu'il s'agit de l'aide à la presse qui a une mission de service public», dénonce-t-il.
Le matin déjà, le ministre de la communication était face à l'association des journalistes d'action femme de cœur (Jafec) à l'hôtel Sawa. Au cours des échanges, les femmes journalistes se sont interrogées sur la liberté de la presse au Cameroun, sur la carte de presse, les licences d'exploitation audiovisuelles et sur la convention collective. «La convention collective est une affaire entre deux personnes (l'employé et l'employeur) et il ne revient pas au gouvernement d'aller s'ingérer parmi eux», a tranché le ministre, non sans reconnaître que l'application de la convention de Florence pourrait substantiellement améliorer les choses.
Issa Tchiroma s'est ensuite rendu au café littéraire des éditions Sopécam au Gicam où, trois livres étaient présentés au public : «Rédaction administrative et expression orale comme outil de décision» de Jacques Nguéla ; «confidence de diplomate» de Michel Ebanguè et "Droit des usagers et nouvelles pratiques de la police judiciaire» de David Wefiheba. En marge des activités du ministre, l'association Médiation a entamé la célébration de cette journée par un échange avec les élèves de l'institut Nkeune, un établissement d'enseignement secondaire de Douala. Les élèves ont été entretenus sur Le métier de journaliste et sa pratique au quotidien.