Depuis le 18 avril dernier, la ville utilise les rayons du soleil pour son éclairage public.
Les experts sont formels : l'Afrique représente moins de 4% des gaz à effet de serre mondiaux, mais ce sont pourtant ses pays qui sont les plus vulnérables aux effets du changement climatique. Faire face à ce défi signifie que le continent s'adapte à la nouvelle donne mondiale afin d'en atténuer l'impact.
Et cette adaptation passe par exemple par l'utilisation des énergies renouvelables plus respectueuses de l'environnement. Cette recommandation, Sangmélima l'a adoptée depuis le 18 avril dernier. Date à laquelle cette ville du Sud-Cameroun s'est tournée vers l'énergie solaire pour son éclairage public. Le dispositif utilisé compile un ensemble de panneaux photovoltaïques mesurant près de 8m de haut.
Ces panneaux absorbent les rayons du soleil, et les transforment ainsi en énergie qui alimente la centaine de pylônes électriques implantés dans le centre administratif et dans les secteurs les plus exposés à l'insécurité, premières zones à bénéficier des retombées de ce projet pour le moment.
Chaque panneau est équipé de coffrets avec batterie et des cartes de régulation dont le but est de détecter le soleil et de le stocker, apprend-on. L'électricité produite étant donc obtenue à partir des rayons du soleil, cela permettra à la ville de faire des économies.
Ce type d'éclairage permettra à la ville d'épargner par exemple son budget des charges liées au paiement des factures de consommation, le soleil étant une réserve naturelle inépuisable. C'est d'ailleurs l'une des raisons qui a poussé les autorités communales à se tourner vers cette forme d'énergie. «Les études préalables ayant précédé l'élaboration de ce projet ont démontré que le recours à l'énergie électrique classique aurait nécessité une réhabilitation des infrastructures existantes, opération dont le coût a été évalué à 70 millions Fcfa par le fournisseur national actuel Aes/Sonel. Ajouté à cela les factures électriques mensuelles qui devaient être payées par la commune. Or une étude parallèle menée concomitamment a révélé que notre cité pouvait être éclairée entièrement par énergie solaire, si l'on acceptait de consentir un investissement plus important, mais définitif de 300 millions Fcfa», indiquait le maire, André Noël Essiane, le 29 avril dernier à l'occasion de la réception des travaux d'éclairage de la ville.
En outre, à l'heure où les questions de changements climatiques préoccupent et appellent à l'engagement de chacun, il était normal que «Sangmélima s'arrime au vaste mouvement mondial de protection de l'environnement, à travers la promotion des énergies propres».
Ce projet est soutenu par le Fonds spécial d'équipement et d'intervention intercommunale (Feicom) à hauteur de 80% du coût global, soit 270 millions Fcfa, la commune ayant à sa charge 30 millions Fcfa. Comme on l'a appris, le but ici est de restaurer l'éclairage public à Sangmélima, «une commodité dont ne bénéficiait plus cette ville depuis plus de quinze ans», argue le maire.