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Fleet Foxes – Helplessness Blues [2011]

Publié le 05 mai 2011 par Feuavolonte @Feuavolonte

fleet-foxes-helplessness-bluesFleet Foxes
Helplessness Blues

Sub Pop
États-Unis
Note : 8.5/10

par Rachel del Fante

Fleet Foxes nous livre douze pièces tout droit sorties du cœur, toujours en nous plongeant dans un univers folk/baroque digne d’un autre temps. Sur Helplessness Blues, les mélodies ne sont pas aussi marquantes à la première écoute que celles de Whites Winter Hymnal ou Tiger Mountain Peasant Song, chansons tirées de leur premier disque, mais l’album renferme un charme réfléchi qu’on découvre au fil des écoutes.

La voix portée vers l’avant de Robin Pecknold et l’approche intimiste des paroles sur Montezuma, premier morceau du disque, provoquent un certain émoi justifié. Le chanteur du groupe traversait une rupture et une crise existentielle évidente lors de la réalisation de l’album. Investi démesurément dans l’écriture des pièces de ce deuxième effort, le musicien de Seattle livre dans ses vers l’incertitude qui l’a affligé. On peut l’entendre sur la pièce Helplessness Blues : « If I know only one thing / it’s that everything that I see / of the world outside is so inconceivable / often I barely can speak ».

Ce qui est intéressant sur Helplessness Blues, c’est que même les morceaux plus orchestraux comme Grown Ocean révèlent une instrumentation bien dosée. À la manière de Simon and Garfunkel, Bedouin Dress et The Plains Bitter Dancer débutent sur une série de notes jouées doucement à la guitare, à laquelle se joint la voix cristalline du chanteur. Les deux  morceaux suivent ensuite une progression rythmique qui les mène vers une finale entraînante chargée de la résonnance de différents instruments à cordes.

D’autres pièces comme Someone you’d Admire sont simplement émouvantes par leur mélancolie; The Shrine / An Argument bouleverse à la fois par sa légèreté et son intensité. Lorsque Robin Pecknold chante « Sunlight over me no mather what I do », on est automatiquement saisi.  Le morceau se termine sur un changement drastique de cadence qui débouche sur le son tordu d’une trompette. Lorelei rappelle à la fois la sonorité de l’album Foxtrot (Genesis) et celle de Pet Sounds (Beach Boys). Seul Fleet Foxes est en mesure d’élaborer un air semblable.

Il rayonnait du premier album de Fleet Foxes des mélodies au ton joyeux et enchanteur. Le charme d’Helplessness Blues réside quant à lui dans sa modestie, son intimisme et sa profondeur.


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