REVIEW: Bohren And Der Club Of Gore, Beileid

Bohren And Der Club Of Gore

Beileid

Pias (2011)

Bohren And Der Club Of Gore est à l’ambient ce qu’est Kayo Dot au post-rock, un groupe hors norme qui puise son inspiration dans une multitude de genres pour au final composer une musique atypique, un style unique et reconnaissable dés les premières minutes.

L’historique de Bohren And Der Club Of Gore est elle aussi assez unique en son genre, le groupe fondé en 1988 étais en premier lieu un groupe des plus sombre et violent, œuvrant dans un style plutôt grindcore, death, doom jusqu’en 1992 où le groupe décidera de changer littéralement de style pour composer se que ses membres appelleront du « Doom Ridden Jazz ». Derrière ce style au nom barbare se cachera simplement une sorte d’ambient jazzy dut à la présence de saxophones, trompettes, pianos, xylophones et autres instruments plutôt utilisés dans un registre clairement jazz, ajouté à cela une batterie au tempo ultra lent proche du doom sombre et lourd.

C’est ainsi qu’est né le Bohren And Der Club Of Gore que nous connaissons aujourd’hui.

Et c’est en 2011 que le nouvel opus du groupe « Beileid » voit le jour. Autant le dire tout de suite, après un peu moins de vingt ans de carrière et pas moins de dix albums (en comptant celui-ci) on ne s’attend franchement pas à être surpris. Au contraire, on se demande si ce dernier opus sonnera plus dark que le précédent ou si le groupe réussira à jouer un tempo encore plus lent.

L’album s’ouvre sur un superbe titre, « Zombies Never Dies (Blues) », qui impressionne d’emblée par sa simplicité, sa beauté, son orchestration, un titre ambiant cruellement magnifique, bercé entre nappes célestes, percussions d’outre tombe et mélodies angéliques jouées au xylophone, sans oublier l’incontournable saxophone qui donne une ampleur d’une beauté bouleversante. Simplement 7 minutes 30 magnifiques qui laisse augurer que du bon pour la suite.

Et c’est d’une façon toujours aussi subtile que le titre « Catch My Heart » s’enchaine. Titre qui n’est rien d ‘autre qu’une reprise du titre du groupe heavy, Warlock. L’album prends alors une tournure peut être un peu moins ambiant mais garde se côté planant, cristallin et devient rapidement sublime avec l’arrivée de la voix unique de Mike Patton himself. On connaissait déjà l’intérêt que portait Patton au groupe, notamment grâce à la ré-édition de l’album « Black Earth » chez Ipecac, mais de là à le voir figuré sur l’album. Et aussi étrange que cela puis paraitre, les treize minutes et des poussière du titre passent à la vitesse lumière tellement l’on est absorbé, hypnotisé par la beauté du titre et surtout la voix envoutante de Mike Patton. Nous somme vraiment à des années lumière d’imaginer que ce titre est une reprise d’une ballade d’un groupe de heavy !!!

C’est alors que l’on se rend compte qu’il ne reste plus qu’un dernier titre, « Beileid ».

Et c’est là que Bohren And Der Club Of Gore crée la surprise en ne proposant que trois titres faisant de l’album une œuvre simple et facile d’accès qui grâce à ses 35 minutes (environ) saura nous tenir en haleine jusqu’à la dernière note et cela de bien belle manière.

Car « Beileid » est un titre qui poursuit ce que les deux premiers titres ont mis en place mais en y ajoutant (enfin?) un côté beaucoup plus sombre et lourd, les racines même de Bohren.

Alors oui, vous me direz, Bohren, ça reste du Bohren, en effet c’est le cas, mais ce dernier opus ajoute une touche mélodique, une beauté qui n’était pas autant mise en avant auparavant, faisant de « Beileid » un très bel album, spécialement bien produit qui prouve une fois encore que Bohren And Der Club Of Gore est bien plus qu’un simple groupe d’ambient.