…Ce nouveau disque s’imposait-il ? Difficile de répondre par oui ou par non. C’est avec un réel plaisir, voire émotion, qu’on redécouvre des chansons anciennes d’Anne Sylvestre : Me voici donc (1963), Clémence en vacances (1977), Il s’appelait Richard (1960)…des chansons ‘récentes’ au parcours bien trop confidentielles : Le lac Saint-Sébastien, Petit velours. Les arrangements de Jérôme Charles et le piano de Philippe Davenet sont d’une subtilité et d’une belle qualité…
Deux chansons inédites : L’habitant du château, bien écrite mais justement trop bien écrite, sans réelle surprise, qu’il s’agisse du texte ou de la musique. Malentendu, belle chanson sur la vie de couple, l’amour, beau texte, musique moins marquante. Une belle chanson-écho à Mayerling (écrite par Bernard Joyet et mise en musique et chantée par Juliette).
Le disque porte donc bien son nom : Parenthèses. (ne pas confondre avec le disque Parenthèses de Françoise Hardy, hein…) L’aspect digipack ne doit pas faire illusion, les photos et la maquette d’ensemble sont plutôt fades, qualité piètre, difficile de dire que la chanteuse est mise en valeur. Le fond incontestablement compte plus que la forme, on est prévenu.
Un beau disque d’ensemble, quelque chose de classe et d’éphémère. Et une réflexion qui vient : la comparaison de la Sylvestre avec Brassens est partiellement infondée, datée, Sylvestre est plus à mettre du côté Félix Leclerc, Gilles Vignault et Brel, évidemment. On peut regretter le comportement des journalistes aussi : la Cigale affiche complet pour le concert du 7 mai, le disque se vendra, on se met d’accord dans les médias pour dire que la Sylvestre c’est du lourd, un must de notre patrimoine français. Mais qu’ont-ils tous, ces journalistes de Ruquier à Stephane Bern à l’inviter? Qui sera le prochain ? Drucker ? Tous ces gens qui lui font honneur ? Ne savaient-ils pas qu’elle chante depuis 1957 ? A-t-elle vraiment besoin de ces journaleux ? Enfin...il n’est jamais trop tard…pour être une star…
Luc Melmont