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« Paroles de Lecteurs » (7/22) : Les Vice-rois : suite.

Publié le 09 mai 2011 par Sheumas

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   La relation de ces deux hommes aux femmes en dit long sur les deux volets de cette saga.

- Ercole Tommasso, la silhouette farouche de Tessa. Tessa est sarde, Ercole tombe sous son charme alors qu’il est en mission en Sardaigne pour tâcher de rattacher la Sardaigne au Piémont. Tessa est une opposante engagée. Et pourtant, Ercole ne lui résiste pas. Il aime la façon dont elle incarne magnifiquement son pays. Quand elle le rencontre pour la première fois, elle lui remet une statuette de marbre, une « Madre Mediterranea » : comme l’écrit Cortanze, cette statue « existait, hautaine », en un mot, elle incarne ce qu’est profondément Tessa. Tommasso comprend à travers elle le visage de résistance de sa maîtresse et en même temps cette volonté de rejeter violemment tous ces usages hérités du passé sarde, les vêtements imposés aux femmes comme les tatouages, jupes, corsets, colliers à quatre rangs, l’interdiction du deuil remplacé par la claustration imposée...Elle subjugue Ercole Tommasso et l’entraîne dans les entiers perdus qui sillonnent les reliefs de Sardaigne.

- Roberto Tommasso : le goût de la marge se transmet dans la famille... La femme qu’aime Roberto est elle aussi une farouche indépendante, une femme libre qui porte pantalon et qui affronte ses rivaux masculins dans les courses automobiles. C’est la poétesse Diodata (disciple de Marinetti, dont certains se souviennent peut-être qu’il a été en 1909 l’auteur du Manifeste du Futurisme cher à la culture fasciste) qui écrit des poèmes licencieux où, telle une Louise Labbé du XX° siècle, elle analyse sans vergogne ses émotions et son érotisme de femme.

Mon clitoris exulte dans les barbes mécaniques de ta nuit tel un pétale de lave avion de feu locomotive œil terrible assailli par le plaisir ô jus délicieux de la salamandre enfiévrée, Homme, dénoue mes cordes d’acier, parcours mon pubis de feu, de satin, ô musique suave des moteurs.

   Rien ne lui fait peur, pas même la compétition et elle est capable de faire rugir son moteur quitte à prendre les risques les plus insensés. Elle incarne la modernité et tire son amant (issu de la branche des nobles Di Cortanze) vers une frange beaucoup plus populiste.


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