J'étais hier au salon international du recrutement d'Aix-les-Bains en conférence (conférence Vivre et Travailler en Suisse que vous pouvez d'ailleurs télécharger gratuitement sur le site Travailler-en-Suisse.ch), et j'ai échangé ensuite avec quelques candidats.
L'un d'entre-eux, un serveur français, a particulièrement retenu mon attention. Ce jeune homme me disait avoir pour objectif de travailler en Suisse dans le secteur de l'hôtellerie restauration. Nous étions 2 à le "questionner", une consultante RH suisse, et moi-même.
Parmi ses points forts, j'ai noté une très bonne présentation, un look soigné (critère important dans ce métier), ainsi qu'une motivation certaine puisqu'il n'a pas hésité à parcourir 250 km pour venir à ce forum rencontrer des professionnels. Ses objectifs professionnels et son parcours, je trouve qu'il les a plutôt bien décrits, et de manière assez claire. Il a par ailleurs fait allusion à l'intérêt qu'il portait à la valeur "travail", avec quelques exemples, pas très bien choisis, mais qui avaient le mérite de rendre crédible son propos. Bref, jusqu'à un certain point, je trouvais ce candidat plutôt pas mal.
2 erreurs qui peuvent faire très mal en entretien avec une boîte suisse
Mais il a commis par la suite 2 erreurs qui, en cas d'entretien d'embauche (j'étais présent pour lui donner des conseils et simuler un petit entretien), auraient été quasiment éliminatoires. Je vais donc en parler, en espérant que cela serve à ceux qui liront ce billet.
Erreur n°1 : dire du mal de ses anciens employeurs
Sans qu'on lui demande quoi que ce soit, le candidat a commencé par critiquer ouvertement certains de ses anciens employeurs, en indiquant ici qu'il n'avait pas tenu ses engagements en ne fournissant pas le contrat de travail espéré, et là que l'établissement était selon lui mal tenu par la direction, justifiant ainsi ses départs de ces sociétés. Que ce soit en Suisse ou ailleurs, mais particulièrement en Suisse, c'est bien sûr une erreur assez grave que de critiquer un ancien employeur, le respect de la société (et par extension de la hiérarchie), est un facteur culturel très fort ici.
Si le recruteur ne vous demande rien, je vous justifiez pas !
Dans ce cas précis, si le recruteur ne vous demande rien, inutile de dire pourquoi vous êtes parti. S'il vous pose des questions, à vous de trouver une réponse qui ne trahisse pas trop la réalité, mais qui pour autant n'incrimine pas votre ancien employeur ! Par exemple, vous êtes parti parce qu'on vous a fait une proposition qui correspondait mieux à ce que vous attendiez, et qui vous a permis d'atteindre un objectif professionnel que vous vous êtes fixé etc... Idéalement, il faut être convaincant, et donner des exemples.
Bien sûr, si on vous a licencié, la réponse à donner dépend du motif : si c'est un licenciement économique, la réponse est toute trouvée, et dans le cas inverse... il faut absolument avoir préparé la question. J'ai presque tendance à dire qu'ici, ce n'est pas tant le contenu que la justification qui importe : en effet, il faut trouver dans cette situation les points constructifs qui vous ont permis d'avancer, et le fait de dire en quoi cela vous fait à fait progresser peut vous permettre de vous sortir d'une situation déliquate etc... Ce n'est pas forcément l'idéal, mais c'est mieux que rien.
Erreur n°2 - Dire que ce qui nous motive en Suisse, c'est le salaire... et seulement ça !
Soyons clair : le salaire est un facteur très important pour la plupart d'entre-nous, et pour certains probablement le critère majeur. Là n'est pas la question, car chacun a ses motivations, je le respecte. En revanche, ceci doit rester "mesuré". Lorsque la consultante a demandé à ce serveur pourquoi il voulait venir travailler en Suisse, sa réponse a été limpide et directe : "pour les salaires, car ils sont plus élevés". Ce n'est à mon sens, pas une bonne réponse. Du moins, l'argent peut être un critère avancé en entretien, mais il ne doit pas être le seul : vous pouvez ainsi mettre en avant la qualité de vie, le fait de découvrir une nouvelle culture, de nouvelles méthodes de travail, un nouvel environnement...
Objectivement, vous avez également intérêt à être au clair pour vous même sur le sujet du salaire et du pouvoir d'achat, car si les salaires sont supérieurs à ceux qu'on trouve en France, le coût de la vie l'est également. Et pas de chance pour notre candidat serveur, le secteur de l'hôtellerie restauration est un de ceux qui paient le moins bien en Suisse, et le recruteur pourrait lui d'ailleurs lui faire remarquer...
Certes, personnes n'est dupe : un entretien d'embauche reste un jeu de composition, mais qui doit se préparer (en particulier, toutes les questions difficiles, vous devrez y avoir pensé et être capables d'apporter des réponses). Et surtout, il faut être le plus naturel possible.
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LES COMMENTAIRES (2)
posté le 15 juillet à 15:24
Les conditions de travail en suisse s'avèrent généreuses.
posté le 15 juillet à 15:23
Le marché de l'emploi suisse figure prometteur & Les conditions de travail généreuses.