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Etat chronique de poésie 1205

Par Xavierlaine081

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1205

Derrière les chants d’amour

Toujours se cachent hymne guerriers

En arrière-fond d’une symphonie volatile

Un mur de souffrance et d’effroi

.

Feuilles désormais largement épanouies

L’arbre sommeille entre deux heures

Celle lourde de sommeil si vite évanoui

Celle légère qui précède l’ouverture du désastre

.

Toujours tu me poursuis de ton amour

Jamais ne me lâche

Inquiète de mon silence

.

Mes yeux fascinés regardent

Dans les lourdes fumées

S’éteindre en poussière

Vies qui ne demandaient qu’à vivre

*

J’ai longuement murmuré dans l’aube délicate des mots que nul ne saurait entendre J’ai psalmodié d’intenses prières pour les morts et ceux qui leur survivent J’ai vu et entendu les vibrants discours et les vaines querelles Cherchant à m’enfuir devant l’inéluctable carnage a chaque pas que je faisais je savais avancer vers quelque chose d’inédit Ce qui se prépare entre deux larmes est bien plus effrayant que ce que mes yeux voient Je sais les tourments et les tourmentes les lentes compromissions de mes yeux aveugles de mes oreilles sourdes je sais qu’à chaque pas effectué dans la puanteur d’une ville parfumée de gasoil je descend une marche vers cette chose atroce que les hommes concoctent en leurs laboratoires de certitudes

Alors je voudrais me taire ne plus aligner un mot sur la page déjà trop noire ne pas ajouter de page aux milliers déjà écrites me réfugier dans un silence total mais je ne peux pas Je ne peux pas Ma bouche s’ouvre C’est plus fort que moi Je veux crier toute la haine que m’inspirent ces marchands de malheur qui méprisent leurs clients Je veux briser cette prison dorée où mes semblables se vautrent lupanar sordide dissimulé sous les dorures et les strass décors de carton-pâte posés sur l’arrière-scène de ce piteux théâtre Je voudrais savoir tirer ma révérence

Mais tu es là toi avec ton regard de braise ta main d’enfant posée dans la mienne Tu me chuchotes de ne point arrêter le cours de choses et d’écrire d’écrire encore ces maigres mots  sans véritables destinataires Mots qui ne trouveront place nulle part dans le catalogue des pensées ni des livres référencées pour leur conformité Je ne sais qu’éructer mes longues mélopées jaillies d’une nuit où mes rêves croisent les bombes du petit matin Mon front en sueur ne trouve aucun repos Je suis le fil des heures au cadran de mon réveil qui n’a plus jamais sonné depuis des lustres Il est devenu inutile depuis Depuis que le monde tourne carré ou polyédrique et dévale l’escalier de honte d’un genre qui n’a encore jamais connu l’éveil de son humanité Je suis debout bien avant l’aurore Ma plume scarifie encore la page En vain

*

Qui suis-je en ce matin de malheur

Où mon bonheur se dilue

Dans les haines multipliées

.

Que peuvent encore mes mains

Mon intelligence

Ou ma poésie

Dès lors que tout est bridé

De vanités multipliées

De veules appâts

De cupides avidités

.

Il me reste à poser une virgule

Sur l’en-tête d’un livre sans avenir

*

Vois

Toi qui dis aimer

Ce qu’aimer veut dire

Lorsque le navire

Déjà s’enfonce

.

Manosque, 5 avril 2011

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