Magazine Cinéma

Salo ou les 120 Journées de Sodome

Publié le 12 mai 2011 par Olivier Walmacq

genre: drame (interdit aux - 16 ans)
année: 1975
durée: 1h55

l'histoire: Durant la République fasciste de Salo, quatre seigneurs élaborent un réglement pervers et sélectionnent huit représentants des deux sexes, qui deviendront les victimes de leurs pratiques les plus dégradantes. Ils s'enferment dans une villa afin d'y passer 120 journées en respectant les règles de leur code terrifiant.

la critique d'Alice In Oliver:

Attention, film scandale ! J'ai nommé Salo ou les 120 journées de Sodome, réalisé par Pier Paolo Pasolini en 1975.
C'est aussi le dernier film de ce réalisateur de génie, décédé peu de temps après le tournage, à l'âge de 53 ans.
Pour l'anecdote, Salo ou les 120 journées de Sodome sera projeté au Festival de Paris, puis, immédiatement retiré de l'affiche.

C'est un film polémique, au même titre que Le Voyeur de Michael Powell ou encore Les Diables, de Ken Russell, d'autres productions majeures, largement décriées par la presse cinéma. Salo fera un tel scandale que le film sera l'objet de la censure, certains demandant que les copies soient carrément brûlées !
Ensuite, les conditions qui ont entouré la mort du cinéaste, restent encore aujourd'hui mystérieuses et amplifieront la polémique autour du film.
A ce sujet, Gaspar Noë, réalisateur d'Irréversible, dira: "Si Pier Paolo Pasolini n'était pas mort, on l'aurait tué pour avoir fait ça !".

Avant toute chose, Salo ou les 120 journées de Sodome est l'adaptation d'un livre du Marquis de Sade. Ensuite, il est nécessaire de situer cette adaptation ciné dans son contexte, les événements qui nous sont contés, se déroulant en Italie, durant la République fasciste de Salo.
A partir de ces différents éléments, le réalisateur du superbe Théorème, choisit de mener une réflexion sur l'Italie, un pays à la dérive (à la fois polititique et idéologique) dans les années 70.

salo

Pier Paolo Pasolini dénonce ainsi le danger que réprésentent les thèses du fascisme et de l'extrême droite dans son film.
A partir de là, Salo se divise clairement en plusieurs parties: l'Antichambre de l'Enfer (le prologue), le Cercle des Passions (les perversions sexuelles), le Cercle de la Merde et le Cercle du Sang (la solution finale).

Des seigneurs choisissent des hommes et des femmes et les entraînent dans leur demeure pour leur faire subir toute une série de sévices, de tortures et d'humiliations. Au bout du chemin, se trouve la mort.
Pasolini choisit de focaliser sa caméra sur le rapport entre la victime et son bourreau. La victime devient ici l'objet de tous les désirs, le film de Pasolini prenant ainsi la direction d'un film psychanalytique étrange, malsain et terriblement pervers. C'est probablement ce dernier point qui provoquera un immense scandale, le réalisateur ne lésinant pas sur les séquences chocs.

Salo_ou_les_120_normal

Reste alors une oeuvre incroyablement dérangeante, complexe, dure mais passionnante. Ici, les victimes sont encore des adolescents/adolescentes, livré(e)s aux pulsions sadiques et meurtrières de quelques bourreaux, prêts à tout pour assouvir leurs fantasmes sadomasochistes.
Voilà une bien triste métaphore d'une république fasciste, cruelle, barbare mais aussi le reflet d'une humanité et d'un pays voué à sa propre perte.
Salo, une oeuvre visionnaire ?

Note: ?


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Olivier Walmacq 11545 partages Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines