Visiblement, le charme de Pauline Lefèvre a opéré . Patrice Lecomte filme la belle encore plus belle, car le plus souvent au naturel. C’est ce que je retiens en premier de ce film très sensuel , mais ce n’est qu’un détail. Car au-delà de la plastique de la demoiselle, il lui fait jouer à la perfection le rôle de l’ingénue grande duduche qui se complaît dans son personnage de petite fille abandonnée et qui ne demande qu’à être recueillie.
Le hasard pointe deux frères, à la vie, à la mort, deux garçons fort sympathiques, mais totalement nigauds quand Prudence ( ça ne s’invente pas ) leur tombe dans les bras. Elle vient de quitter un amant maladroit, et malheureux, et qui maintenant fait tout pour la reconquérir.
Patrice Leconte a toujours aimé suivre ce genre de personnages un peu à l’emporte pièce, avec leur destin de guingois et la légèreté qui va avec.
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Il sait les filmer et leur attribuer en peu de mots, toute une histoire, et des promesses d’avenir que le cinéma se charge d’accomplir. Ca devient une mise en scène, et là encore j’avoue avoir été agréablement surpris par quelques partis pris. Sans révolutionner le septième art, ils confèrent à ce film une touche d’originalité, malmenée par un scénario indistinct (il semble avoir été écrit au fur et à mesure du récit) et des dialogues minimalistes.
On s’en tient donc principalement aux personnages et par bonheur ils tiennent la route. Dame Lefèvre donc , je n’y reviens pas, et les deux frangins que Lecomte dessine avec une sensibilité à fleur de peau, et de la tendresse à revendre.
Un duo bien vu, très attachant et que,Clément Sibony et Nicolas Giraud portent avec une aisance amicale bien agréable. Les histoires de frères au cinéma ne manquent pas ; et de mémoire, elles sont rarement menées avec autant de justesse . « Le fils préféré » de Nicole Garcia et « Père et fils » de Michel Boujenah mis à part.
A part ça, je me demande ce que Patrice Lecomte reproche aux voitures Citroën ;mais à force d’en dire du mal, avec humour et détachement ça leur fait malgré tout de la pub. Et puis je l’accuse ouvertement de trahison.
Dans un des nombreux jeux qui oppose notre trio amoureux, il est question de deviner l’origine de certaines spécialités. Aux rillettes, il répond Le Mans, alors que tout fin connaisseur sait que la Touraine est la reine de ce pâté de porc .La où le réalisateur a passé le plus clair de son enfance. Rillettes de Tours, c’est pour toujours !