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Littérature égyptienne (36) - enseignement de ptahhotep : maxime 5

Publié le 14 mai 2011 par Rl1948

 

   Si, voici quinze jours - puisque samedi dernier, j'avais cru bon de consacrer mon intervention à l'exposition Toutânkhamon qui se tient à Bruxelles jusqu'à l'automne prochain -, nous avions relu trois maximes successives de l'Enseignement de Ptahhotep à la lumière de deux traductions distinctes, je vous propose ce matin, amis lecteurs, de reprendre le cours normal de notre découverte de ces préceptes moraux de l'Egypte antique, avec le cinquième apophtegme dans lequel ce père aborde un  nouveau cas d'espèce pour l'impétrant, son fils, qu'il veut aiguiller sur la voie de la sagesse dans sa profession future et ses relations avec autrui.

   Il évoque également, pour la première fois, un concept cardinal - la maât - qui régit toute la société égyptienne et traverse d'ailleurs l'ensemble de l'oeuvre .

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   Traditionnellement matérialisée par une plume ou sous l'aspect d'une femme portant une plume sur la tête, comme ci-dessus la petite statuette (E 4436) exposée dans la vitrine 1 de la salle 18 du Département des Antiquités égyptiennes du Musée du Louvre, cette notion complexe que l'on traduit régulièrement en français - pour faciliter notre compréhension - par "Vérité-Justice-Ordre", nous fait toucher du doigt l'essence même de l'idéologie égyptienne antique ; elle constitue la base du bon fonctionnement de la société, partant, l'équilibre du monde créé. Ainsi, un pays dont le souverain ne respecterait pas la maât s'exposerait inévitablement au chaos (isefet, en égyptien ancien).

   En revanche, aligner sa conduite sur la maât assure non seulement à l'homme la bonne marche de sa propre vie et le respect d'autrui mais, et c'est capital pour le devenir de tout un chacun après l'ici-bas, lui permet de ne pas totalement disparaître, de se perpétuer pour l'éternité dans la mémoire de ceux qui l'ont côtoyé ...  

Si tu te trouves être un dirigeant

Donnant des directives à une multitude,

Cherche pour toi la perfection dans chaque cas,

De sorte que tes directives ne comportent définitivement pas de défaut.

La maât est puissante, et de perpétuelle efficacité d'action.

On ne peut la perturber depuis le temps d'Osiris.

On inflige un châtiment à celui qui transgresse les lois.

C'est ce qui échappe à l'attention de l'avide.

(Certes), c'est la vilenie qui s'empare par la force des richesses,

(Mais) jamais le mal-agir n'a mené son affaire à bon port.

[L'avide] Il dit : "Je veux faire du profit à ma convenance personnelle !"

Il ne saurait dire : "Je veux faire du profit en fonction de mon travail."

(Mais), s'il y a une fin, la maât (au contraire) est perpétuelle.

Que l'homme n'aille pas dire : "C'est mon patrimoine !"

(Vernus : 2001, 78)


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