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Hazard : A penny

Publié le 13 mai 2011 par Diana
Hazard : A pennyJoe Odagiri, New York, l’apprentissage de l’anglais, les braquages, le langage cru, la crème glacée au speedball, Hazard / Hazâdo (2005) est une échappée folle et furieuse de Sion Sono.
Hazard : A pennyShin est un étudiant japonais qui arrête ses études, lassé d’une vie qu’il trouve ennuyeuse. Il se rend à New York pour retrouver un nouveau souffle. Une fois sur place, il se fait voler et se retrouve sans rien. Alors qu’il vole de quoi manger dans une épicerie, il fait la connaissance de Lee et Takeda, deux voyous d’origine japonaise. Ces derniers l’embarquent dans un voyage initiatique faite d’une liberté exacerbée et violente…
Hazard c’est en gros un cocktail Molotov qui nous est envoyé en pleine face, enfin presque. Sono Sion dépeint une poignée de jeunes à l’état d’esprits nihilistes, motivés par des ambitions qui restent mal définies. On ne sait s’ils cherchent vraiment à s’enrichir. Une chose est sûre, ils souhaitent pouvoir jouir d’une liberté sans limite, une liberté qui leur permettrait de ne rendre de compte à personne. Le cinéaste japonais nous les montre sans prendre position. Il les laisse vivre devant sa caméra qui attrape au vol leurs instants de vie en plan-séquence. Sono Sion se libère de tout carcan de mise en scène, aussi libre que ses personnages qui vont et viennent devant l’objectif de sa caméra. Rarement une œuvre de cinéma n’aura su insuffler un tel vent de liberté, un vent d’insouciance contaminant. Nous sommes projetés parmi Shin et ses deux comparses, projetés dans cette balade enivrée prise sur le vif où le lendemain n’existe plus.
Hazard : A pennyAu générique de fin de Hazard, on en ressort un peu hagard. On aurait voulu que l’expérience continue et qu’elle nous emmène encore plus loin. C’est après une certaine réflexion qu’on se rend compte du chemin traversé. Shin quitte un Japon léthargique pour une contrée qui lui permettra de casser sa routine. Il s’envole pour les Etats-Unis, une Amérique qu’il fantasme. Pourtant au contact de ce « rêve américain », il est vite ramené à une réalité qui n’est pas tendre avec lui. Mais il est à nouveau vivant. Shin n’est alors qu’au début de son voyage initiatique. Un voyage qui a débuté en fuyant une certaine forme d’aliénation dans laquelle ses concitoyens japonais se complaisent. Sans en prendre conscience, il va muter après s’être libéré de ses chaînes et en poussant ses propres limites au contact de Lee, personnage haut en couleur, excessif, désinvolte et irrespectueux. Il est rempli d’une énergie qu’il va communiquer à son nouvel acolyte, Shin, jusqu’à ce que ce dernier ne revienne sur les lieux de son ancienne vie...
Hazard est une œuvre réussie dans cette autre façon de raconter le voyage initiatique, un voyage nécessaire à un personnage qui se mourrait dans une routine. Sono Sion parvient à nous enivrer et à nous interpeller, d’une certaine manière, sur nos conditions. Chapeau bas.
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