PRIEST (3D) de Scott Charles Stewart

L’association Paul Bettany, Scott Charles Stewart, religion et vilaines créatures des enfers avait déjà donné l’affreux Légion – L’Armée des Anges, film poussif et peu inspiré. Qu’en est-il donc de cette deuxième tentative, qui voit des prêtres parias affronter des hordes de vampires déchaînés ? Une chose est certaine : le cinéaste a mis de l’eau dans son vin. Avec cette adaptation d’une série de manga à seize volumes signée par le coréen Min-Woo Hyung, Scott Charles Stewart s’inscrit d’emblée au cœur d’une imagerie gothique déjà exploitée auparavant et d’une longue lignée de films de vampires. Pression, donc. Offrant un visage plus féroce aux vampires en question, son Priest a des allures d’Alien et de Mad Max, crépusculaire, violent, sorte de western apocalyptique saupoudré de thématiques SF, le Vatican en Big Brother.
S’il revendique un côté bourrin très blockbuster, avec une utilisation efficace de la 3D, le cinéaste ne perd pas de vue, à la différence d'avec Légion, ses personnages et leurs contradictions. Priest est certes une œuvre bruyante et massive, mais elle brille par une approche plus nuancée de ses protagonistes. Ainsi, le prêtre n’est pas la figure manichéenne que l’on pouvait craindre (il se bat pour le bien, mais se délecte aussi à tuer), et le méchant chef des vampires est teinté d’humanité (il souhaite surtout se défaire de ses chaînes et laisser derrière lui une vie d’entraves et de privations). D’une intrigue mince sur le papier, le cinéaste développe tout un univers crédible, poisseux et anxiogène, brutal mais qui sait s’attarder lorsqu’il le faut, sombre mais laissant in fine passer quelques rayons de lumières : l’amour, l’espoir, la foi. On est encore très loin de l’excellence, mais l’essentiel est esquissé. C’est déjà ça.