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C'est moi qui éteins les lumières de Zoya Pirzad

Par Sylvie

IRAN - 2001

 

C'est moi qui éteins les lumières

 

Editions Zulma, 2011

 

Zoya Pirzad, l'écrivain iranienne, arménienne par sa mère, est en France pour la traduction de son roman paru en 2001 en Iran, élu "Meilleur livre de l'année".

 

Pour information, elle sera à Paris, à la Librairie Dédale, rue des Ecoles, ce mardi 17 mai et à Antony, à la librairie La Passerelle, ce vendredi 20 mai à 19h.

 

Zoya Pirzad, la magnifique conteuse du quotidien, dont j'ai déjà chroniqué quasiment tous les récits : Le goût âpre des kakis, Un jour avant Pâques nous offre ici un beau roman sur "l'intériorité d'une femme d'intérieur"...

 

Clarisse, mariée à un ingénieur de la Compagnie du pétrole, est une mère de famille discrète. Dans sa cuisine digne de celle d'Hansel et Gretel, elle prépare les repas et les goûters de ses trois enfants, Armen, l'aîné et Arsineh et Armineh, les deux petites jumelles. Mais elle reçoit aussi son ancienne voisine, la bavarde Nina et son mari Garnik. Sans oublier sa mère et sa soeur Alice qui n'est pas encore mariée...

 

Son quotidien va être bouleversé à l'arrivée de ses nouveaux voisins, les Simonian : la vieille dame acariâtre, toute petite, autoritaire mais très attachante, la petite-fille Emilie, secrète petite chipie et surtout le père veuf, Emile, qui va provoquer chez Clarisse de vifs émois...

 

Mais bien sûr, comme toujours chez Zoya Pirzad, les sentiments ne sont pas nommés, seulement suggérés. C'est par petites touches impressionnistes que l'auteur évoque ces émois.

 

Dans ce récit, ce sont les pois de senteurs et les papillons qui symbolisent le sentiment amoureux. Quant à l'invasion de sauterelles, elle symbolise à merveille la révolution intérieure. N'oublions pas également la référence à des récits et à des contes racontés par la mère à ses enfants, qui nous montrent à chaque fois des amours déçues.

Les sentiments ne sont jamais nommés. Comme dans une miniature persane, ce sont des symboles minuscules qui ne font que suggérer...

 

Ce sont aussi les gestes du quotidien (un verra cassé, le sucrier qu'on fait glisser nerveusement sur la table) qui évoquent la crise intérieure.

 

Autour de cette crise intérieure, gravite toute une agitation colorée de personnages fantasques : Artosh, le mari taciturne, la mère envahissante, la voisine bavarde, la soeur gourmande et cancannière...

 

Toute cette petite communauté bien bruyante rythme le récit grâce aux vas et viens incessants des personnages qui rentrent et sortent par la cour. Elle lui donne aussi une petite touche humoristique.

 

C'est simple, drôle, touchant et poétique à la fois.


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