Magazine Cinéma
Comédie de Paris
42, rue Pierre Fontaine
75009 Paris
Tel : 01 42 81 00 11
Métro : Blanche
Jusqu’au 25 juin
Au Palais des Glaces à partir du 1er octobre
Un talent… fou
« A la folie »… Le titre du spectacle que présente Ary Abittan est on ne peut plus justifié. Les personnages qu’il incarne, tour à tour pathétiques, grandiloquents, hallucinés, imprévisibles, inquiétants, dérisoires… ont tous un sacré grain. On peut dire que sur scène, il a trouvé asile.
Comment avez-vous été amené à faire humoriste ?
J’étais obligé de faire ce métier parce que je ne savais faire que ça. A 17-18 ans, je me suis fait engager dans un club. Ça a été une super école. Je testais mes sketches devant 600 personnes chaque soir. Puis j’ai joué dans un café-théâtre-restaurant à Paris. Ma loge, c’était les cuisines. Quand j’arrivais sur scène, je sentais l’oignon ! Ensuite, j’ai fait chauffeur de taxi pendant deux ans pour me payer des cours de théâtre ; cours que je n’ai jamais pris. Je passais mes sketches dans la voiture pour tester leur impact sur les clients.
Quand avez-vous enfin décollé ?
En 1998, je me suis produit un soir à Sarcelles, ma ville natale, au Forum des Cholettes, une salle qui, au niveau de Sarcelles, est l’équivalent de l’Olympia. Ce spectacle a été filmé et j’ai entrepris de démarcher les producteurs avec la VHF. Le premier à qui je l’ai présentée m’a signé immédiatement. C’était Eddie Marouani. J’ai commencé à travailler dans des petites salles parisiennes. J’ai aussi joué au théâtre dans Happy Hanoukah et effectué mes débuts au cinéma dans des films comme Tu peux garder un secret, La Traque, Tellement proches, Fatal…
Comment avez-vous construit A la folie, votre spectacle actuel ?
Quand Gad Elmaleh m’a appelé pour tenir le rôle de Max dans Coco où je joue dans la fameuse scène de la « Kipacabana », j’ai connu sa sœur Judith sur le tournage. Je lui ai expliqué les grandes lignes du spectacle que je voulais faire. Et elle m’a aidé à l’articuler, à l’écrire et elle l’a mis en scène. Elle a su canaliser mon énergie parce que je partais un peu dans tous les sens. C’est très important un regard féminin, ça évite le mauvais goût.
Vos personnages sont vraiment gratinés…
C’est un condensé de tout ce que j’ai vu dans ma vie. Ces personnages, je les ai croisés. Quand je joue le jaloux, j’ai été ce mec-là. Ce sketch m’a permis d’en guérir… Quand je fais le personnage du drogué, il y a des gens à qui je fais vraiment peur… Aujourd’hui, j’ai mes fidèles. Il y en a qui sont venus me voir trois-quatre fois ! C’est un vrai bonheur, je m’éclate tous les soirs.