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Le Testament de l'orange d'Anthony Burgess (Roman sur les réactions hostiles à l'égard du film Orange Mécanique, 1973)

Publié le 16 mai 2011 par Florian @punkonline

le_testament_de_l_orange_d_anthony_burgess.jpgAnthony Burgess est l'auteur du livre Orange mécanique publié en 1962. Neuf ans plus tard, maitre Stanley Kubrick l'adapte au cinéma. Aujourd'hui, il est considéré comme un chef-d'oeuvre, mais ça n'a pas toujours été le cas. Burgess, qui a participé à la campagne de promotion de sa sortie au cinéma, a été la cible d'injures et de menaces. C'est cette expérience qu'il relate dans "Le Testament de l'orange".

Enderby, poète et professeur d'Université, a adapté au cinéma le scénario du "Naufrage du Deutschland" du prêtre jésuite Gerard Manley Hopkins. Un poète qui selon des critiques retranscrirait ses pulsions refrénées d'abstinent dans ses oeuvres.

La version cinématographique hyperbolise ces allusions dont le point d'orgue est une scène où une nonne se fait violer par des nazis. À sa sortie dans les salles obscures, de nombreux criminels seraient passés aux actes après avoir vionné le film. Enderby, va devenir le bouc émissaire et être accusé par la vindicte populaire de prôner la violence.

Dans cet ouvrage Burgess nous raconte ce qu'il a vécu, ressenti. Même si les personnages sont fictifs, ils ont été piochés dans la réalité. Il a vécu un combat permanent entre le harcèlement et des "procès" publics lors de talk-show. Il devait affronter un adversaire très puissant : la religion et ses puritains.

La ligne de défense d'Enderby était que l'art était une retranscription de la réalité et non un déclencheur de violence. Même si des cas isolés de personnes en détresses psychologiques ont avoué s'être inspirés du film, il ne faut pas les généraliser.

Cette histoire fait écho à notre époque. Il y a encore quelques années ont accusait les jeux vidéos violents, Gran Thef Auto en tête de gondole, de "pervertir" la jeunesse en les poussant à l'acte. Que dire des publications littéraires dans les siècles passés soumises à la censure par leur caractère "subversif". L'art irrévérencieux a toujours existé en faisant évoluer ses supports de diffusion avec le temps.

Ces procès d'intentions sur le thème de l'art et la violence qui s'en dégage, basés sur des sophismes ont de tout temps été orchestrés par la religion ou les États, lorsqu'il s'agissait d'oeuvres politisées.


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