ABATTEZ-LES. Pitié...

L'autre midi, on attendait à la station-service du coin que cuise un panini trop gras pour notre déjeuner ; alors, on feuilletait tranquillement Grazia. Et puis, on est tombés sur THE article : « Débranchons-les ! ». Qui ça ? Les branchées, pardi ! Les hypeux, les socialites et autres It-girls.Cory Kennedy - Celle qui ne sert vraiment à RIEN : repérée par Mark Hunter de The Cobra snake (le branché qui shoote la nightlife à travers le monde), Cory a fait la cover du très trendy Nylon magazine et quelques photoshoots par-ci, par-là... après c'est DÉJÀ la rehab. Cory ou la célébrité feu de paille sans aucun intérêt.
On a été surpris que ce magazine mette à mal son fonds de commerce : cet hebdo qui met à l'honneur ces fameux branchouilles toutes les trois pages venait de les tailler en pièces. Avec certes un second degré à la limite de l'humour, mais quand même ! C'est bien la preuve que tout le monde en a plein le cul de ces soi-disant cool dont on a aucunement idée de qui ils sont et encore moins de ce qu'ils font.Olivia Palermo - celle dont on se demande encore "pourquoi?" : là, c'est incompréhensible. Elle est partout, surtout dans des rubriques looks, mais POURQUOI? Olivia n'a vraiment rien d'exceptionnel et quand on sait qu'elle est surtout connue pour avoir joué dans The city, ça ne donne pas vraiment envie aux filles de la rédac de lui piquer son look, à part si le vomi sur robe est le nouvel imprimé edgy de la saison. 
 Le très populo Grazia est-il en train de péter une durite ? Parce qu’avouez qu’il fallait oser ! Peut-être que ça passera inaperçu mais sincèrement, aurait-il « bouffé » quatre pages si le sujet n'en valait pas la peine ? Va-t-on oser mettre en évidence la supercherie de ce siècle ? La « hype » va-t-elle mourir ? La « hype », un mot qui n'existe même pas, simple francisation de hip, terme uniquement anglo-saxon et surtout intraduisible.Charlotte Kemp Muhl - celle qui a chopé le bon mari : Charlotte Kemp Muhl sait y faire. Elle a mis le grappin sur le fils de John Lennon et Yoko Ono. Grâce à ça, elle squatte les magazines et  fait une campagne pour Zadig & Voltaire (la loose en gros!). Sinon, elle est égérie pour la marque de Jennifer Lopez et pour Vidal Sassoon en Asie... que du lourd ! Du coup, tout le monde a grave envie de copier son look. Normal (vite un seau, le nôtre est déjà plein).
Hip descend lui-même du terme hipster, rien à voir avec les hipsters new generation qui traînent en Vans trouées, jeans slim, chemise de bûcheron, lunette de geek et casquette à visière démesurée du côté de Williamsburg, à Brooklyn. Non, non, non ! À la base, c'est un terme des années 40 qui désignait des mecs blancs qui vivaient comme les musiciens de jazz black : sexe nonchalant, drogue à gogo, attitude cool et un certain amour pour la fringue tout en utilisant l'argot comme langage de prédilection. Fearne Cotton - celle que tout le monde appelle plus communément "qui ça?": Fearne s'habille foutrement bien comme les trois quarts des filles de Londres MAIS elle présente un émission de radio en Angleterre... alors... 
Peut-on nous expliquer ce que Olivia Palermo, Charlotte Kemp -Machintruc, Cory Kennedy et consœurs viennent foutre dans cette définition ? D'ailleurs, est-ce que quelqu'un peut citer l'activité d'une de ces filles, à part être apparemment « hype » ? Sans parler de leurs équivalents masculins... Vous n'en avez pas plein le cul qu'on vous dise ce que vous avez à faire ? « Habille-toi comme elle, elle est cool ». « Va chez H&M, c'est pas cher et joli ». « Écoute Rihanna, c'est super branché en ce moment. « Si t'as un peu de sous, va chez Chanel ». Non mais sérieux ! Peaches et Pixie Geldof - celles qui avaient un papa (connu) : les soeurs Geldof sont les filles de Bob, un rockeur surtout célèbre en Angleterre pour ses concerts de charité. Sinon, ben comme toutes les socialites, elles sont actrices, mannequins, rédactrices de mode, photographes, designeuses, blablabla... un seul atout les sauve, elles sont super trash!
Pour nous, le summum du hip, c'est justement ceux qui sont inclassables ! Vive la contre-culture, bordel ! C'est dans la différence qu'on est censé s'enrichir, pas dans le clonage. Les vrais « hypeux », c'est ceux qui vous passent des remix improbables de Marie Gillain, c'est des gens qui ont toujours des looks indécents de beauté alors qu'ils ne jurent que par Emmaüs, conscience écologique oblige. C'est pas des pseudo-people qui vont boire des coupes de champagne au baron avec Lou Doillon ou posent pour une pub Zadig & Voltaire ! Daisy Lowe - celle qui donne envie de crier "on s'en fout!" : Daisy a défilé pour Chanel, Burberry, Vivienne Westwood d'après son wikipédia. Sinon elle est apparue dans un clip de Miles Kane... bref , "ON S'EN FOUT!"
Ils sont d'ailleurs durs à trouver, les vrais de vrai, il faut les chercher, les apprivoiser. Ils se cachent parce qu'ils ne veulent pas être pollués par le mass market ! Croyez-nous, on est loin d'être à la hauteur des shows visuels et sonores de vrais cool comme Jean-Biche et Ferran Sanchez, et encore plus loin de la faculté stylistique d'un Brad Callahan qui, avec n'importe quelle veste trouvée dans les poubelles, vous fait un miracle. Mais qu'est-ce qu'on les admire ! Ils rendent la mode plus belle, tellement originale, tellement riche. Heureusement qu'il nous reste des jeunes designers comme Lespagnard qui n'ont pas pour seul objectif de vendre leur âme au démon LVMH. Grâce à eux, on peut croire encore un peu à la créativité dans ce monde tellement formaté.Alice Dellal - la "oui mais non enfin peut-être" : Alice a eu une enfance difficile. OK. Et sinon, il y a des gens qui meurent de faim dans le monde, c'est pas pour autant qu'ils se rasent la moitié du crâne. MAIS Alice a du potentiel avec son look rock-trash... si elle devient muse de Rick Owens, on dit oui! Pour l'instant, on a juste envie qu'elle retourne étudier la photo sans nous polluer tous les trois clics web. 
On s'énerve parce que c'est tellement plus jouissif d'arriver dans une soirée où il y a un mec qui porte des embrasses de rideau en guise de ceinture et qui danse sur du Claude Nougarro electro qu'à Sienna Miller land où des centaines de clones-conasses en slim-débardeur oversized et low boots Zara se déhanchent sur David Guetta. Paris Hilton - La mère maquerelle ou l'annonciatrice : Paris c'est celle qui a tout déclenché et on ne la remercie pas. Autant, elle était trop cool dans The Simple life, autant elle aurait dû s'arrêter là. Entre les parfums, les vêtements, les cosmétiques, faire l'actrice, les pubs à deux balles et tutti quanti, elle nous a grave saoulé! Pire, c'est à cause d'elle que toute la clique au-dessus a émergé. À abattre. Point.  Alors, on avait envie de dire "Aïe! Aïe! Aïe! Dank U"  à tous ces gens qui tous les samedis soir nous font rêver avec leur musique et leur créativité sans avoir besoin du compte de la baronne Brandstetter. Vive le DIY ! Vive l'Armée du Salut ! Vive Lespagnard et tous ces jeunes designers qui proposent de l'unique pour que vous-même vous le soyez. Vive Céline Lellouche, Aurore Brun, Elena Vasileva, Céline Collard et les autres ! Vive le luxe différent et original ! Vive Biche et Ferran qui nous proposent toujours un univers musical à la limite de la raison ! Sans vous, on se sentirait mort ! Et puis, merci à Grazia aussi... Bien joué, vous avez gagné notre porte-monnaie pour les trois prochaines semaines.  
Bien à vous.