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Buried

Publié le 17 mai 2011 par Flow

Buried. (de Rodrigo Cortés)

Efficace et pas cher.

 

 

Petit film espagnol avec star montante hollywoodienne (Ryan Reynolds), cet exercice de style avait déjà une sacrée notoriété avant même sa sortie, de par son sujet casse gueule: un homme est enterré dans le désert irakien et doit tenter de survivre pendant une heure trente. Si le long-métrage ne tient pas toutes ses promesses, on ne peut nier une certaine efficacité.

  

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Paul est un camionneur américain sous contrat en Irak. Enlevé par des autochtones hostiles, il est enterré vivant et n'a qu'un téléphone (un blackberry pour le placement de produit certainement) pour tenter de se sortir de ce mauvais pas. La course contre la montre commence...

Exercice de style.

Je dirais qu'ici, il est facile de diviser l'étude en deux parties: le fond et la forme. Classique mais efficace. Le défi pour un réalisateur sur un film comme celui-ci consiste à ne pas se retrouver prisonnier de la boîte, tout en restant dans la boîte. S'il avait pris la décision de filmer d'autres protagonistes à l'extérieur, il courait le risque de briser tout suspense. Mais s'il décidait de ne filmer que son cercueil et son personnage principal, il se voyait menacé d'ennuyer le spectateur par la trop grande monotonie du décor. L'espagnol a choisi la deuxième solution et ce choix s'avère payant. On ne s'ennuie pas devant le film et il maintient le suspense intact jusqu'à la fin (bien que le twist final est assez convenu). Pour y parvenir, il s'est amusé avec sa caméra. Il change le cadrage, joue avec la profondeur afin d'illustrer la détresse de Paul, abuse du travelling. On voit le cercueil sous toutes ses coutures. Ryan Reynolds, qu'on sent réellement claustrophobe, s'en sort à merveille et rend le film plus crédible.

Sur ce point, le film est une réussite même si on ne peut s'empêcher de la trouver, par moments, artificielle. Cortés semble obnubilé par sa caméra, au point de délaisser l'histoire pour ses «trouvailles» visuelles qui sonnent creux. Par exemple, les différents filtres utilisés et qui correspondent à divers appareils luminescents. Ils ne sont là que pour suggérer artificiellement au spectateur un changement de décor. En gros, l'exercice n'est pas réussi sur la durée mais est intéressant dans ses tentatives.

Un homme et la bureaucratie.

Le fond maintenant. L'utilisation du portable me semblait n'être qu'un moyen d'échapper au cadre trop étroit. Mais j'avais tort car en conservant hors champ, les interlocuteurs, le film acquiert une dimension plus profonde. Pamphlet contre la bureaucratie américaine désincarnée (on ne la voit pas donc et sa (ou ses) voix dénuée d'émotion renforce cet effet) qui pense plus à couvrir ses arrières qu'à aider ses propres citoyens; le long-métrage de Cortés n'y va pas avec le dos de la cuillère. Si on peut regretter un côté trop caricatural, on ne peut que soutenir Paul dans son calvaire, puisque personne d'autre ne s'intéresse à ce qu'il lui arrive.

Au final, ce film maintient un suspense efficace. Ce n'est pas un grand film car il reste anecdotique et sa réussite n'est que partielle. Mais il faut saluer l'essai et la performance d'un acteur à suivre de près.

Les+:

- Suspense efficace (scène du serpent).

- Reynolds en forme.

- Message sous-jacent.

Les-:

- Réalisation parfois artificielle.

- Fin convenue.

- Des passages hors-propos (conversation avec la mère).

 

Note:

2


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