Critique : « Michael » de Markus Schleinzer

De : Avec : Durée : Pays : Selection : Markus Schleinzer
Michael Fuith, David Rauchenberger, Gisela Sacher, Ursula Strauss, Nora Von Waldstätten
94 mn
Autriche
Compétition

Synopsis : Les cinq derniers mois de vie commune involontaire de Wolfgang, 10 ans, et de Michael, 35 ans.

Nicolas

Michael, 35 ans, enlève, séquestre et viole Wolfgang, une enfant de 10 ans...
Comment ne pas être désarçonné par un synopsis comme cela. J'avoue être allé à reculons à la projection d'aujourd'hui, le sujet m'effrayait et je craignais aussi son traitement par le directeur de casting de Michael Haneke, Markus Schleinzer. Comme l'avait dit Thierry Frémaux à la conference de presse "la comédie, c'est pas son truc..."
Michael est présenté comme un individu quelconque, sérieux au boulot, discret avec les autres, un monsieur tout le monde sans histoire. Il est méticuleux, organisé, réfléchi, calculateur et tout ceci est indispensable pour garder secret son crime pervers.
L'intérêt du film réside dans le fait qu'il est loin d'être manichéen. En effet, la pathologie du personnage est complexe : il est tiraillé entre ses pulsions, son "amour" pour le petit Wolfgang et la peur d'être découvert par les autres. Il envisage par exemple des solutions expéditives mais n'arrive pas à s'y résoudre (quand Wolfgang tombe malade).
Le traitement du film par Markus Schleinzer est intéressant (tout en sobriété autrichienne !). Il peint l'univers de Michael froidement, quasi carcéral (les volets roulants en plan fixe) et suggère au lieu de montrer.
Il en demeure un film dérangeant qui fait écho bien sûr à l'histoire de Natascha Kampusch et qui permet de ne pas oublier que cela peut arriver près de chez nous.