Women in the spotlight au Botanique!
Asa/ Andreya/ Madjo: une triplette de charme, armée de boules multicolores bien trempées et connaissant toutes les ficelles du jeu: le tir au fer, le plombage, le biberon, l'effet rotatif....
Résultat: Bruxelles embrasse Fanny, les nanas se partagent les lauriers, César paye la tournée!
Madjo
C'est en décembre dernier (Europavox) que tu fis la connaissance de Madjo et de son folk/pop charmant, métissé et vivifiant .
Toujours accompagnée par Claire aux percussions et backings, Joro à la basse et backings et Julien aux percussions, claviers, claps, snaps et
backings, la mutine enfant aura séduit Bruxelles pendant un set de 40' !
Huit titres ( CD ' Trapdoor') mixant soul, chant choral, mélodies aux accents sixties, dream pop, groove, ragga, folk...: inclassables, quoi!
On amorce par un bidouillage de vocalises samplées sur lesquelles se greffe le timbre soul de la native d'Evian.... we are just another shining star... tu peux la voir scintillante, magique dans
les ténèbres naissantes.
Elle a agrippé une petite guitare pour le catchy 'Leaving my heart', suivi du dreamy 'Heading for trouble' aux harmonies vocales célestes.
Madjo et ses nuits agitées: 'Insomnia'!
Red cream you are
As tricky as a lie
You drive me blind
Can I fall?
Can I fall?...
Coloré comme les meilleurs titres d'Ideal Husband.
Une guitare électrique pour 'Mad Mind' au chant haché et consonances tribales, voire raggamuffin à la Selah Sue.
Bruxelles vibre et tangue!
Ca va pas se calmer avec l'ethnique 'Another day', délire percussif et toute la tente battant des mains en cadence.
Il a fallu s'y reprendre à deux fois pour la cover de Bjork, 'Immature', Bruxelles sourit!
Conclusion: une chouette ( OK, sorry...) version du hit 'Le coeur hibou'.
Madjo nous a fait traverser le miroir pour nous guider dans son pays des merveilles .
On a aimé son bestiaire fantaisiste et son entrain!
Andreya Triana
se souvient d'avoir foulé les scènes des Nuits avec Bonobo, mais c'est la première fois qu'elle joue à Bruxelles sous son nom.
En 2010 sortait, chez Ninja Tunes, son premier album solo ' Lost Where I Belong'.
“Effortlessly blends soul tradition, British roots and enticing new possibilities” indique Metro- UK!
On applaudit, cette superbe fille a fait très forte impression, une voix sublime et une présence scénique raffinée: la classe à l'état pur.
Tu veux des éléments de comparaison: Sade, Liz Wright, Minnie Riperton, Erykh Badu...
Accompagnée d'un trio basse/guitare/drums classique qui se chargera d'une courte intro instrumentale, la belle métisse entame le set par 'Darker than blue' . Une voix cassée, légèrement rauque, soulful, pour un jazzy/lounge/electro tune qui t'invite à clore les yeux et à imaginer que la ravissante dame chante pour toi seul.
Elle va chatouiller un autoharp et nous indique que le titre suivant is about keeping the faith, le dramatique ' Draw the stars'. Elle utilise deux micros, le premier pour le chant, le second pour les vocalises trafiquées.
Son premier single 'Lost where I belong', trip hop/acid jazz soyeux, sera suivi d'une reprise bluesy fantastique du ' I love you more than I can say' de Donny Hathaway.
Le charme opère, le bruit de fond s'éteint, Bruxelles est à genoux. Heureusement, pour tes rotules, sur du velours!
Plus Sade que Helen Folasade Adu, ' Something in the silence'.
Pas de doute, les flèches de Cupidon ont atteint leur cible.
Quoi, Léopold (Nord et Vous) ?
C'est l'amour....
Merci...Elle revient l'hirondelle des faubourgs...
And now, a lovesong about running away, une ballade lyrique chantée d'un timbre ardent ' Far closer'.
F A BU LEUX!
Et puis un funk/r'n'b écologique bien collant, à la Roberta Flack, pour finir avec le vibrant ' A town called obsolete' .
On te rappelle son nom: Andreya Triana!
Il faudra attendre 22:15' pour voir arriver Asa ( prière de prononcer Asha...)!
Le band a pris place, une intro funky, une choriste black s'installe à droite, près d'un guitariste, la tension monte, une voix se fait entendre émanant des coulisses, la petite Asa, de noir
vêtue, se pointe tout sourire et attaque le joyeux 'Bimpe' , sa belle-soeur en Yoruba , langue nigéro-congolaise.
Déjà c'est la folie, tout Bruxelles adore Bukola Elemide,alias Asa, une Nigérienne née à Paris et ayant sorti deux albums, le dernier ' Beautiful Imperfection'.
Cinq musiciens doués ( dont: Jean Michel Coret, bass- Nicolas Mollard, guitar-Jeff Ludovicus, drums + un clavier stylé: Benjamin Constand (??) et un second guitariste en costard select (Rémy, nous dit la chanteuse) et une magnifique choriste black ( Janet Nowse).
Une ballade tout en douceur et baignant dans un climat optimiste serein: 'OK OK' .
Vais vous éclairer avec une baladeuse, Bruxelles, écoutez le chaloupé ' Maybe'
I'm gonna, be myself
And nobody can stop me
I'll finally be, who I'll be
Maybe, maybe the sun will rise...
Les petits blancs affectionnent cette world mélodieuse.
Gros hit' Fire on the mountain' ,un reggae Club Med, là où Macy Gray rencontre Bob Marley, Ayo et Tracy Chapman.
Nouvelle chanson interactive 'Why can't we' ( be happy): joie de vivre, insouciance au goût de bonbon acidulé.
L'équivalent black de la petite Eliza Doolittle, mais Asa bouge plus: ondule suavement, taquine le public et les musiciens, sourit constamment, nous fait de grands yeux, dirige les choeurs... un
peu cabot, mais sympa!
'Preacher Man' un slow pas fort éloigné du 'Son of a preacher man ' de la gigantesque Dusty Springfield.
Petit à petit, tu te rends compte qu'on à faire à une pro jusqu'au bout des ongles et tu frémis avec la masse.
'I feel' chanté avec ses tripes, elle s'absente et lâche la bride au band, ça suinte de partout, les deux guitaristes rivalisent d'adresse, mais la nana rapplique armée d'un cornet et achever le
morceau en jazz torride.
Brillant!
Nouvel uptempo houleux ' Dreamer girl', suivi de l'irrésistible jazzy soul ' Be my man' avec clin d'oeil franchouillard ...take me out to the boulangerie, buy me some pains au chocolat...
Un crooning racoleur, mieux qu'Ella Fitzgerald.
Après s'être enquise d'un chouette endroit où passer la fin de soirée, elle opte pour Madame Moustache et annonce à un brave gars: ce soir at Madame Moustache you will be my man.... Humour bon
enfant, Bruxelles hilare!
Le titre vire swing ravageur, piano en fête, solo Santana pour Nicolas, une samba infernale, la tente transformée en chaudron.
Fin du gig: 1 heure de bonne humeur!
Un triomphe!
Triple encore.
Un chant aux couleurs noires 'Bamidele' , onomatopées, rythmes Angélique Kidjo et danse suggestive.
Pour ma mère: 'So beautiful', ballade nostalgique éclatant en groove funky.
Manu Dibango applaudit à la démonstration de Jeff, derrière ses caisses.
Le message humain généreux, 'Jailer', pour finir en beauté.
Yo Yo Yo Yo hurle Bruxelles tout en imitant la danse de Baloo.
Merci et bonsoir!
Les cris reprennent de plus belle et nous aurons droit à un ultime rappel: 'Broda Ole': un doo-wop/rock enlevé!
Les artistes sur une ligne saluent le public, mais il n''y aura ni queue, ni oreilles, ni foulards, ni cigares... la corrida a été abolie en Belgique, de même que le tabac en salle de concert!