« Sept fois détruite et sept fois reconstruite, Beyrouth se réveille chaque matin comme si elle venait de naître. Une résistance sourde, organique, semble s’opposer à toute tentative d’ordonnancement. Ville insouciante, échevelée, avec ses nuits blanches, ses couleurs criardes, sa boulimie. Ville irresponsable, où se croisent sans se voir les rescapés des utopies d’hier, les nostalgiques de l’islam, les nouveaux riches et les miliciens devenus hommes d’affaires. Au milieu d’un décor délavé, on s’y égare à la recherche de mythes dont on ne retrouve plus les signes : représentations lyriques d’un éden d’avant-guerre ou images macabres de la violence déchaînée.