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Midnight in Paris, film de Woody Allen

Par Mpbernet

midnight1Evidemment, nous ne pouvions pas rater le dernier Woody Allen. Et ainsi retrouver, avec exactement la même graphie du générique en réserve blanc sur fond noir, les noms attendus des complices en production, cette ambiance volontairement ambrée ou sépia de la pellicule, cette musique jazzy….

Le film ouvre sur une longue série de « clichés » (en américain dans le texte of course) des rues de Paris en été, à l’aube, puis au crépuscule …Une ode à la ville–lumière (surtout sous la pluie !) que Woody aime comme je l’aime aussi. Avec la musique de Sydney Bechet – qui dit quoi aux jeunes, maintenant, au juste ? - Avec tout son talent, et ses redites aussi…

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Le scénario ?

Entre « Mickey à travers les siècles », « François Ier »* et le « Piège diabolique » de Blake et Mortimer. Mais là, pas besoin de coup sur la tête, de Larousse ouvert à la rubrique des noms propres ou de capsule trafiquée par un savant fou

Une berline Peugeot des années 20 embarque notre jeune héros déjà éméché après une dégustation de vins français, à minuit tapant, vers son Âge d’Or : les années vingt. Il y rencontre Zelda et Scott Fitzgerald, Ernest Hemingway, Cole Porter, Picasso, Dali, Gertrude Stein (dont, au cas où on n’aurait pas compris de qui il s’agit, il y a le portrait célébrissime au mur), qui va lui donner des conseils d’écriture et l’encourager à être lui-même. Car Gil est revenu à Paris pour faire découvrir la ville à sa fiancée, suitée de ses parents, d’affreux Républicains tendance Tea Party, et d’un couple d’amis dont Paul, un odieux et pédant personnage.

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Gil est un garçon simple, sportif, cultivé mais sans ostentation. Il s’émerveille de rencontrer ces idoles d’un autre âge, mais renonce à douter de ce qui appartient au rêve ou à la réalité. Toutes les nuits, à minuit, il y retourne, comme Cendrillon…..Il tombe amoureux d’Adriana, muse de Modigliani, Matisse et Picasso. Elle aussi, voudrait vivre à une autre époque, celle de 1900. Elle l’emmène chez Maxim’s où il rencontre Gauguin, Toulouse-Lautrec…et Gil réalise que la frustration ne sert à rien. Il faut vivre avec son temps… finalement, il rompt avec sa fiancée stupide et découvre Gabrielle, la belle Léa Seydoux, et avec elle, sur le pont Alexandre III, revient sur terre et …dans le temps présent.

Cette « ronde » bourrée de clins d’oeil et de références, et ponctuée d’apparitions d’acteurs qui se disputent le privilège de figurer dans un film de Woody Allen, se regarde avec plaisir, mais ne laissera sans doute pas le souvenir de son meilleur film. Adrian Brody en Salvador Dali ou Olivier Rabourdin en Gauguin sont des surprises. Gil qui donne des idées à Luis Bunuel pour son prochain film, un gag parmi d'autres. Les deux acteurs principaux sont justes, dans la pure tradition des disputes familiales et des doutes existentiels alleniens…J'ai découvert Rachel Mc Adams, en pâle copie de Scarlett Johansson et Owen Wilson (lui resssemblerait plutôt à Robert Redford) qui a exactement la voix et marche comme Woody jeune et ce n’est sans doute pas par hasard. Marion Cotillard joue…Marion Cotillard (déjà !).

Ce que j’ai le plus aimé : le gag de Gad Elmaleh, tout en retenue, qui se trompe de porte dans les couloirs du temps !

*Film culte de Christian-Jacques tourné en 1937 avec Fernandel, où le héros, Honorin, propulsé au temps de la Renaissance, prédit aux hommes célèbres  leur date de décès car il a gardé dans sa poche un dictionnaire Larousse…..


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