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Fête du 20 mai 2011: PRIORITE A LA PAIX, A LA CROISSANCE ET A L’UNITE NATIONALE

Publié le 24 mai 2011 par 237online @237online
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Fête du 20 mai 2011: PRIORITE A LA PAIX, A LA CROISSANCE ET A L’UNITE NATIONALEDans un monde où la paix sociale est en voie de disparition, la commémoration de la fête nationale de l’unité, cette année, a constitué une occasion idoine de démonstration de la réputation de pays stable, de paix et d’un peuple camerounais solidaire. C’est la réflexion que mène le politologue Vincent
Nnibel Bayibeck.
Pour la 39ème fois de son histoire, le Cameroun vient de célébrer, le 20 mai 2011, la fête nationale de son unification survenue à la même date, trente neuf ans auparavant. C’était en 1972. Cet anniversaire célèbre l’unité des deux Cameroun précédemment réunifiés au terme d’un référendum organisé en 1961. Il s’agit du Cameroun oriental d’expression française et du Cameroon occidental de culture et d’expression anglophone. Lors du référendum de 1972 une écrasante majorité de Camerounais se prononcèrent pour la modification de la forme fédérale de l’Etat. Ce 20 mai 2011 marque également, pour se convaincre de son importance, l’avant goût de la fête du Cinquantenaire de la Réunification sus-évoquée, que l’Etat du Cameroun commémore le 1er octobre prochain. Bien plus, ce 20 mai 2011 se situait chronologiquement entre trois Cinquantenaires forts expressifs pour le Cameroun : le Cinquantenaire de l’indépendance, celui des armées et forces de défenses et celui de la Réunification. Ce n’est donc pas un hasard si le thème de l’édition 2011 a des allures d’une interpellation : « Armée et nation : ensemble pour consolider la paix et le développement ». Mieux qu’un slogan et une invite à la construction du développement qui résume le défi urgent et majeur du Cameroun actuel, ce thème appelle à consolider la paix, un environnement, et un état d’esprit apaisant sans lequel tout développement est vain et impossible. Les thèmes que sont la paix et le développement sont complémentaires et indissociables. De l’un dépend l’autre. Tout comme l’armée et le peuple sont des thématiques appelant à l’osmose, et non pas à l’inter exclusion. Le peuple et l’armée sont seuls
soubassements de l’Etat de droit. C’est un euphémisme de déclarer que le Cameroun est un pays indépendant qui a progressivement bâti son statut d’Etat de droit : un pays souverain, des institutions stables, un Président de la République légitimement élu aux suffrages universels, un gouvernement légal, un peuple homogène, des lois perfectibles, une armée disciplinée… c’est tout cela le sens profond de la fête le Cameroun dans les chefs-lieux des 10 Régions et au Boulevard du 20 mai à Yaoundé devant un Président de la République fier d’avoir préservé la paix comme une matière première à son pays, et de nous avoir évité une guerre ruineuse avec un pays voisin.
À l’instar de la célébration de l’indépendance en 2010, la fête de l’unité de 2011 a officiellement réussi à s’habiller de tout son faste et de sa solennité au cours d’un défilé riche et beau, envié et apprécié. Il reste à présent à capitaliser les vertus de cette belle parade civile et militaire. La particularité de cet anniversaire érigé en fête nationale en lieu et place de la date tout aussi symbolique du 1er janvier (accession du Cameroun à l’indépendance le 1er/01/1960) se trouve dans le calendrier électoral
que va scrupuleusement respecter le Cameroun, cette année charnière 2011 où la « Présidentielle » s’annonce dans un contexte international emprunt d’iconoclasme social dans le monde arabe. Dans un tel contexte marqué par la valse inédite d’insurrections et autres rixes contagieuses ayant conduit à la révolution de jasmin, plus connue sous l’étiquette factieuse de « Printemps arabe », et suite à l’effet domino que ces soulèvements émeutiers ont engendré en Afrique du nord ainsi que dans la quasi-totalité de l’Asie occidentale, les pays subsahariens devraient profiter des circonstances festives et des dates mémorables comme celle-ci pour renforcer leur unité nationale, et consolider la paix perçue comme un sésame en voie de disparition dans un monde de plus en plus instable.
Exit la fête, l’impératif, c’est la paix
Pour le cas de la République du Cameroun, jamais la fête nationale de l’unité n’a aussi bien porté son baptême unitaire. Le chant de l’unité et le refrain de la solidarité, c’est bien ce qu’il faut au pays du Président Paul Biya par ces temps de tentative de mimétisme puéril du spectre du jasmin dans lequel certains apprentis sorciers et opportunistes en panne d’assurance électorale veulent voir tremper un pays réputé pour être un havre de paix et de stabilité. Le peuple dans sa majorité sait que son combat est plus économique que la revendication de quelque déficit démocratique. On l’a dit plus haut en cogitant sur les ingrédients d’un Etat de droit, les institutions camerounaises sont fiables, légales et stables. Crédibles et perfectibles. Le calque des insurrections étrangères importées d’ailleurs et désormais proposées comme mode d’alternance par certains opposants incapables de s’attirer la sympathie des électeurs par la voie démocratique des urnes est une attitude irresponsable. Et c’est d’ailleurs ce qui a faussé la tentative des marches illégales du 23 février dernier à Douala. Si ces marches antidémocratiques ont été très peu suivies par le peuple et la jeunesse qui ont pour primat concordant des préoccupations économiques, c’est bien parce que la problématique du « Printemps arabe » est loin d’être contextuellement identique à la situation sociopolitique de l’Afrique subsaharienne, en générale, et celle du Cameroun, en particulier. Loin de moi, toute concupiscence de
dresser des comparaisons entre les contextes sociopolitiques de l’Afrique du nord et celle dite subsaharienne, tant les réalités culturelles et cultuelles particularisent chaque région et chaque État, il n’est de secret pour personne que le « Printemps tropical » est passé sous l’écume des soulèvements et violences façonnés par les fameuses Conférences nationales souveraines. Autrement dit, les pays du sud ont payé le prix de la démocratie en 1990 par deux faix considérables : le sommet de La Baule et les incidents démocratiques qui ont enflammé la majorité des Etats fraichement extirpés de l’ère monolithique. Logiquement, la tempête est derrière nous. Et il serait préférable qu’elle reste à jamais
ensevelie dans nos leçons d’histoire et au fond de nos réminiscences les plus tristes.
Au Cameroun, le multipartisme est une réalité indéniable. Les partis politiques, 200 environ, exercent librement leurs activités avec, très souvent, des débordements non tolérés sous certains cieux. La liberté
de la presse est l’autre fait indubitable dans un pays où le Président Paul Biya apparaît dans toute sa tolérance face aux lynchages médiatiques emphatiques, aux dénigrements les plus abjects. Plus d’une quarantaine de journaux paraissent au Cameroun, avec quatre quotidiens nationaux dont trois sont privés. Une cinquantaine de radios privées diffuse régulièrement au Cameroun contre une fourchette de quinze de chaînes de télévisons privées. En sus de cette floraison de télés, Internet et ses excroissances fonctionnent parfaitement. Même que le Cameroun est affilié à la fibre optique sous marine qui ouvre le monde virtuel aux citoyens des différentes strates sociales. La liberté de culte et la liberté d’expression sont sans borne. On n’a plus besoin de prendre le maquis pour exprimer son idéologie et ses opinions libertaires, soulignait Paul Biya dès son arrivée au pouvoir. Cette liberté de parole s’exprime aujourd’hui avec des excès dans une cacophonie emprunte de libertinage.
Avuons-le, tout de même, une telle liberté n’existe que dans peu de pays africains. La recette saugrenue des appels à insurrections lancés par des politiciens pyromanes et les desseins de manifestations à durée illimitées auxquelles invite la nébuleuse de l’Offre orange sont des faits avilissants qui cadrent mal avec le contexte social camerounais dont la priorité, une fois de plus, est le combat économique et celui de la croissance.
Les projets structurants sur les quels est engagé notre pays permettent de cultiver l’espoir lorsqu’ils ne nous ouvrent pas les perspectives de l’émergence.
Les projets existent, ne gâchons rien !
Le Cameroun a donc eu de bonnes raisons de célébrer la 39ème Fête de l’Unité ce 20 mai 2011 avec un zeste de fierté et d’orgueil, car sur biens de points notre pays a une longueur d’avance sur d’autres. Certes, des remouds persistent dans l’élaboration d’une démocratie parfaite, avec notamment des revendications de l’opposition liées à la constitution organique d’ELECAM, mais le perfectionnement de cette commission se poursuit, tant le droit parlementaire et le code électoral sont des entités
perfectibles. Dès lors, selon les experts, les modifications sur ELECAM ne devraient nullement être perçues comme des tares liées à sa propre turpitude, mais bien plus comme un souci permanant d’arrimage de cette commission électorale aux réalités et au contexte sociopolitique du Cameroun. Patiemment, lentement et surement, le Cameroun construit et perfectionne sa démocratie ainsi que les outils qui sous-tendent la Décentralisation, elle-aussi adossée aux réalités locales et sur les cultures
de notre pays, un condensé d’Afrique si riche de sa diversité idiomatique et traditionnelle. C’est un pays aux institutions stables qui se souvient de son passé disparate, mais surtout de ce 20 mai 72, année mémorable où la République fédérale du Cameroun est morte au profit de la République unie du Cameroun. Plus tard on parlera simplement de la république du Cameroun, un pays qui a su tourner le dos aux démons de la division et qui a su naviguer entre les flots et les tempêtes tropicales qui ont
incendié des barques voisines. C’est ce même pays qui a refusé, le 23 février dernier, de s’immiscer dans le cortège macabre du chaos et de l’anarchie dans lequel ont voulu le plonger quelques politiciens en quête de notoriété publique. La thématique de la fête de l’unité nationale revêt toute son importance au regard du contexte de trouble sus-évoqué. Dès lors, la phrase « Armée et nation : ensemble pour consolider la paix et le développement», dépasse son sens dénotatif de slogan apaisant pour devenir un avertissement solennel adressé aux fauteurs de troubles qui ont fait de l’anarchie une profession. Contre ces pécheurs en eaux troubles, le peuple et l’armée sont interpellés comme des boucliers indissociables à la construction du développement et à la consolidation de la paix. La vigilance des uns et des autres est nécessaire pour réaliser les défis économiques qui nous interpellent à court, moyen et long terme.
Il n’y a donc plus de temps à perdre si le Cameroun tient à respecter les échéances des OMD (objectifs millénaires du développement) tracés par les Nations-Unies pour l’émergence des pays en développement en 2035.
Chaque seconde de trouble social nous est préjudiciable. La moindre désunion nous est fatale autant que toute velléité de sécession. Seule la paix est notre crédo de croissance. Chaque Camerounais devrait la cultiver comme son jardin secret. Qu’il soit un citoyen civil ou une militaire, la paix qui caractérise le Camerounais est une affaire de tous.
La symbolique du défilé mixte civil-militaire confirme cette communauté de priorité en faveur de la paix. C’est dans la même osmose que les populations civiles et militaires bâtissent le développement. Le Génie-militaire est omniprésent sur les chantiers de Bakassi autant qu’il a fait ses preuves dans le domaine des BTP sur l’ensemble du territoire national que la même armée protège jalousement. Du Nord au Sud, de l’Est à l’ouest, nous sommes un peuple épris de paix et porté vers le développement. Démontrons-le cette année 2011 face aux rendez-vous des élections qui nous attendent. C’est aussi le sens de ce 20 mai qui survient alors que le Président Paul Biya mène une croisade sans merci contre la corruption, l’inflation, la délation politique et les machinations périlleuses pour notre unité nationale. Ce 20 mai a enfin eu pour but de démontrer au monde notre unité indéfectible et la maturité de notre démocratie perfectible.
Vincent Nnibel Bayibeck

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